La dramaturge Marie Laberge a dévoilé, en ce début de mois, un tout nouveau roman intitulé Traverser la nuit. Dans celui-ci, nous faisons la rencontre d’Emmy, une jeune femme éprise par le vide. Elle ne se plaint jamais, évite les trop longues conversations et fuit tout ce qui est en lien avec le contact humain. Elle ne ressent aucun attachement particulier pour ce qui l’entoure et si jamais il pointe le bout de son nez, elle esquive.
Difficile de croire que cette jeune femme pourrait prendre soin des autres quand on la décrit et, pourtant, c’est ce qu’elle fait dans son métier de préposée. Elle prend soin de Jacky, une veille dame malade. Leur relation dégage un lien particulier : celui de n’attendre rien de l’autre, être proche sans l’être vraiment. Les deux femmes se complètent et demeurent à chacune attachante dans leur vie un peu trop vide. Une relation qui nous transporte page après page et nous émeut par la beauté des écrits et des silences.
En dehors d’un homme qu’elle n’aime pas et d’un canard qu’elle aime observer, Emmy a pour allié un passé douloureux qu’elle tente en vain de taire et d’oublier ainsi que le souvenir d’un être cher qui la poursuit. Il y a aussi le personnage de Raymonde qui, par sa grande humanité et son amour de la cuisine, va prendre une place inattendue dans la vie de la jeune femme.
Avec ce roman, Marie Laberge met le doigt sur les enjeux de la société, sur la force des femmes, qu’elles soient malades ou qu’elles essaient simplement de vivre leur vie, sur le bienfait de prendre la parole et également sur le deuil des autres, mais de soi-même aussi. Traverser la nuit, c’est le passage du silence vers une force tranquille. Une nouvelle fois, l’autrice nous bouleverse dans la profondeur de ses personnages.