À 29 ans, Billie Jean King était la prochaine numéro un dans le monde du tennis féminin. De son côté, Bobby Riggs, un ancien champion de tennis de 55 ans était convaincu que les femmes n’avaient pas leur place au sein de ce sport. Il s’époumonait à affirmer que leur place était dans la cuisine et dans la chambre à coucher, laissant sous-entendre qu’elles étaient inférieures aux hommes. Il aimait également dire qu’il pouvait battre n’importe qu’elle joueuse dans un match. Après avoir disputé un match avec Margaret Court, son ego est encore plus gonflé et met King au défi. Déterminée à démontrer à Riggs que les femmes ont tout autant leur place dans cet univers sportif, Billie Jean King décide d’accepter sa proposition. Le 20 septembre 1973, plus de 30,000 personnes étaient présentes à l’Astrodome de Houston pour assister au match de tennis opposant Billie Jean King à Bobby Riggs.
C’est sur cet évènement majeur, qui a eu un impact sur le tennis féminin et le féminisme en général, que se base le film Battle of the sexes mettant en scène Emma Stone dans le rôle de Billie Jean King et Steve Carell dans celui de Bobby Riggs
Soyez toutefois avertis ! Si vous croyez aller visionner un bon petit film sur le tennis sans trop de matière à réfléchir, vous serez déçu. Du début à la fin, c’est plutôt à l’arrière-scène du tennis que nous avons droit. En faisant pivoter l’histoire autour de l’aspect émotif, social et physique d’un tel sport, une profondeur est amenée à l’œuvre et rejoint davantage le spectateur. En parallèle aux déboires tennistiques, le film affiche également une romance tendre et touchante entre Billie Jean King (marié à Larry King) et sa coiffeuse Marilyn Barnett (Andrea Riseborough). L’histoire est apportée avec une subtilité qu’on voit rarement dans les films et m’a conquise. Le seul regret que j’éprouve au niveau de cette relation est qu’elle n’était pas assez présente (j’aurais visionné un film entier sur ces deux femmes).
J’ai admiré la féroce ténacité dans l’interprétation de Stone, elle nous démontre encore une fois qu’elle est incroyablement versatile. Carell, quant à lui ne m’impressionne pas plus qu’il faut, il se la joue trop comique encore une fois. Bien entendu, il est très fidèle aux stratagèmes du Bobby Riggs d’origine, mais il a tellement le potentiel d’en faire plus. Par contre, il est très convaincant quand vient le temps des insultes sur les femmes. On ne peut passer à côté des acteurs de soutien qui offre des performances très importantes. Je souhaite particulièrement souligner le travail remarquable d’Alan Cumming dans le rôle de Cuthbert (Ted) Tinling, un couturier homosexuel. Malgré ses brèves apparitions à l’écran, il réussit à avoir un impact remarquable sur le spectateur grâce à la sincérité qu’il insuffle à ses répliques.
Battle of the sexes est un de ses films biographiques dont on ne se lassera jamais. L’histoire est encore tout autant d’actualité qu’elle l’était en 1973, et en visionnant l’œuvre, on se rend vite compte que bien qu’un peu de progrès ait été possible, il reste encore bien du chemin à faire.
Le film est à l’affiche (en anglais seulement) depuis le 22 septembre.
Crédit photo: ©Fox Searchlight