Vallières

Un Vallières en solo de qualité

Vincent Vallières se lance dans une aventure solo de qualité pour la tournée entourant son huitième album, Toute beauté n’est pas perdue, dont c’était la première médiatique jeudi soir dernier à la Cinquième salle de la Place des Arts, une première d’ailleurs pour lui dans cette salle.

Ceux ayant déjà vu ce spectacle qui sillonne la province depuis quelques mois savent que le terme de qualité est une sorte de running gag employée par l’auteur compositeur interprète tout au long du concert pour signifier l’embourgeoisement qui peut faire perdre le feu sacré, mais impossible de ne pas accoler également cette étiquette à l’ensemble de cette proposition dépouillée si judicieusement d’artifices techniques qu’elle dévoile une facette émotive et vulnérable presque méconnue de l’univers musical déjà extrêmement riche de l’artiste.

Vallières
Crédit photo : Stéphanie Payez / Éklectik Média

De son propre aveu un test pour les chansons et le chanteur, cette exploration musicale en solitaire s’avère franchement réussie et truffée de belles surprises. L’une d’elle est sans contredit le nom de la dramaturge Alexia Bürger au poste de metteuse en scène. Grâce à son apport, l’univers de Vallières prend une tangente plus poétique et théâtrale sans que les chansons soient dénaturées de leur authenticité.

Les éclairages de Pascal Boily , guidés par les conseils à la conception visuelle de Marcella Grimaux (qui a signé la conception vidéo du spectacle Grand voyage désorganisé de Patrice Michaud), magnifiaient les déplacements de Vallières, que ce soit avec un mince faisceau, 15 ampoules au fond de la scène flashant au son d’un solo rock ou des projecteurs illuminant la guitare du chanteur lors de la livraison de l’excellente La Somme, récit autobiographique retraçant l’enfance et l’adolescence de l’artiste à travers son premier décès et son premier référendum.

Vallières
Crédit photo : Stéphanie Payez / Éklectik Média

Cette ambiance feutrée est devenue le vaisseau idéal pour découvrir autrement les pièces de Vincent Vallières dans un cocon d’intimité teinté de partage entre lui et le public ainsi que de sublimes touches d’harmonica. Pour une très rare fois, l’artiste a décidé de se commettre au piano, ce qui a donné lieu à des moments inoubliables et touchants comme la poignante ballade amoureuse Le repère tranquille. Habitué de sortir des boules à mites des chansons plus anciennes mais très appréciées, Vincent Vallières a également offert au piano la bouleversante Un quart de piasse et le succès radiophonique Lili en compagnie d’Ingrid St-Pierre qui est également restée pour chanter On dansera sous la pluie, duo issu de Toute beauté n’est pas perdue.   

Ces versions acoustiques ont mis l’accent plus que jamais sur les nuances contenues dans la voix de l’artiste qui a su remplir l’espace naturellement. Il a également donné l’impression d’être avec un full band devant un public captif et bon joueur lors de la livraison d’anecdotes personnelles fort intéressantes racontant ses débuts difficiles en chanson, l’évolution de ses soirées entre chums et comment Richard Séguin lui a légué une guitare qu’il utilise dorénavant en spectacle.

Crédit photo : Stéphanie Payez / Éklectik Média

Le côté rockeur du chanteur n’étant jamais bien loin, Vincent Vallières n’a pas délaissé sa guitare électrique et a pioché dans son répertoire pour revisiter avec énergie deux morceaux qui lui rentrent plus dedans aujourd’hui, L’avenir est plus proche qu’avant et Tom dont le refrain a été scandé avec enthousiasme par l’auditoire. Les pièces Homme de rien, À hauteur d’homme et Asbestos n’ont pas été en reste, offrant des beats accrocheurs et des textes engagés auxquels les fans de toute génération peuvent s’identifier différemment.

Le clou de la soirée a sans contredit été la chansons Le jardin se meurt qui relate l’animosité exagérée d’un couple en instance de divorce. Sur disque, cette pièce est déjà un bijou tant au niveau du texte que dans le solo musical en fin de parcours parsemé de percussion et d’envolées vocales puissantes. Sur scène en solo, cette pièce est autant marquante grâce à la construction en crescendo du solo musical par un Vincent Vallières habité par ses instruments et sa voix exécutant de surprenants et rares envolées vocales puissantes.

Crédit photo : Stéphanie Payez / Éklectik Média

La conclusion sur On va s’aimer encore, devenue prévisible et obligée, a tout de même été irrésistible grâce à l’engouement inépuisable du public et la prestation de Vincent Vallières qui continue de l’incarner avec ce même souci d’authenticité…et de qualité.

Pour connaître les dates de la tournée en solo, cliquez ICI!

Crédits Photos : Stéphanie Payez, Éklectik Média