Avant même la tenue de sa première médiatique montréalaise, qui a eu lieu hier soir dans un théâtre Olympia plein à craquer, Christine Morency a reçu un Billet d’or symbolisant une vente de 50 000 billets partout à travers le Québec. Inutile de dire que la pression était forte pour la jeune humoriste de 36 ans, mais elle a sans l’ombre d’un doute prouvé que son tout premier one-woman show, intitulé Grâce, possède l’étoffe nécessaire pour cumuler les billets honorifiques…
Tout de noir vêtue, Christine Morency est apparue sur une scène entre deux jets de fumée blanche et d’immenses banderoles en paillette qui dissumlaient d’ailleurs une surprise de taille dont on ne revèlera rien ici par respect pour la production. « TA-BAR-NAC! Ct’tu Céline ou quoi», a déclaré puisamment l’ancienne travailleuse sociale d’entrée de jeu sous un tonerre de cris et d’applaudissements qui ne s’arrêtait pas.
Juste cette toute petite blague spontanée a donné le ton à cette soirée franchement hilarante du début jusqu’à la fin. Même si, de son propre aveu, elle parle fort, sacre et jase énormément de cul, l’humoriste a bien illustré les différentes facettes que contient le titre de son spectacle.
La grâce agit ici à titre de reconnaissance envers les gens du milieu et du public qui lui permettent d’enfin réaliser son plus grand rêve et d’en vivre. La grâce fait également référence à tous les efforts qu’elle a menés pour se rendre jusque là, et ces longues heures de travail sont palpables dans le résultat final.
Les textes écrits avec Justine Philie, Odrée Rousseau et Étienne Marcoux ne regorgent pas d’élégance, mais même les passages plus trash sont faits dans le plus profond des respects. Oui, Christine Morency est vulgaire et l’admet elle-même quand elle pousse le bouchon un peu trop loin, mais elle assume tellement qui elle est et comment elle s’exprime que les excès sont facilement excusables. D’autant plus que les blagues plus salées parviennent à faire rire même si elles peuvent choquer de prime abord.
Avec son premier spectacle, Christine Morency démontre à quel point elle est une raconteuse hors pair, chose moins perceptible lors de ses apparitions télévisées. Elle possède le sens de l’anecdote de Jean-Marc Parent et le bagou de Lise Dion tout en étant bien de son temps, que ce soit dans le vocabulaire qu’elle emploie ou les sujets plus tabous qu’elle aborde.
Elle se déplace avec une aisance naturelle sur la scène. La mise en scène dynamique de Charles Dauphinais marie bien le delivery de Christine Morency qui est vif et immensément expressif. Ses mimiques faciales de dégout et d’étonnement font délicieusement légion pendant le spectacle d’une durée de 90 minutes.
L’artiste n’a aucunement peur de l’autodérision. Elle n’a pas peur de se couvrir de ridicule pour bien illustrer une anecdote rocambolesque, ce qui déclenche une salve de rires incontrôlables donnant mal aux joues. Sa manière de jouer avec tout son corps des situations qui paraissent invraisemblables permettent aux spectateurs de s’imaginer la scène clairement, et c’est précisément cela qui fait autant rire.
Impossible de ne pas se reconnaître dans sa maladresse lorsqu’elle raconte comment elle a failli se noyer sur un pédalo ou comment un tour dans un glissade d’eau a tourné au cauchemar car elle n’a pas respecté les consignes à la lettre. Impossible de ne pas rire aux éclats en découvrant comment un deuxième rendez-vous galant s’est terminé avec une demande tout sauf galante ou en sachant toutes les péripéties qui peuvent se produire lors d’une visite au planétarium avec la classe de son neveu atteint d’autisme. Le numéro hautement sarcastique sur les inconduites sexuelles frappe également dans le mile.
Pour tout connaître sur les dates de tournée du spectacle Grâce de Christine Morency, cliquez ICI. La première médiatique a suscité l’intérêt de quelques personnalités publiques. Nos photos du tapis rouge réunissant entre autres Jean-François Mercier, Marie-Lyne Joncas, Ève Côté et Pierre Hébert sont disponibles dans la galerie ci-dessous.
Crédits Photos : Stéphane Couturier, Éklectik Média