Lorsqu’il a publié son tout premier livre, Le carnet secret d’Alex : coach de vie…amoureuse, en janvier 2018, Alex Perron ne se doutait absolument pas qu’il tenait là le fil conducteur de son second one man show. C’est une offre de la part d’Evenko, intéressée à instaurer cette idée sur scène, qui a poussé l’humoriste, comédien et animateur à approfondir ses vues sur la quête éternelle de l’âme sœur. Après une série de rodages ayant débuté l’été dernier, l’artiste de 47 ans a enfin dévoilé, hier, le fruit de son labeur aux médias dans un Gesù particulièrement en forme.
Comme son nom l’indique, Alex Perron, ton coach de vie amoureuse-la conférence- se veut un spectacle-conférence au cours duquel l’humoriste se glisse dans la peau d’un conférencier stéréotypé qui prétend savoir comment sortir son public de la torpeur du célibat et dénicher pour de bon la vraie perle rare. Il va sans dire que tous les clichés liés au genre y passent : le positivisme exacerbé, les phrases creuses, les mantras douteux, la période de questions remplie de malaises, etc. Cette fausse conférence emploie un ton parodique moqueur mais jamais insultant ou mielleux , ce qui convient à merveille à Alex Perron qui s’en donne à coeur joie dans son personnage mal engueulé escamotant la plupart de ses fins de phrase.
Si on se fie à l’audience présente lors de la première médiatique, le concept ne tarde pas à trouver son public cible et susciter l’hilarité générale. Les spectateurs prennent un malin plaisir à rire du phénomène des conférences…tout en admettant humblement qu’ils se reconnaissent dans les observations franchement justes de l’humoriste! Évidemment, les thèmes exploités comme le choix de la photo de profil sur un site de rencontres ne sortent pas des sentiers battus et entraînent quelques prévisibilités et longueurs, mais Alex Perron parait si à l’aise dans son personnage et son désir profond de parler de l’amour avec un grand A qu’on oublie vite la déception de ne pas voir le potentiel de cette fausse conférence s’épanouir totalement.
Au-delà d’une évidente fébrilité donnant lieu à des décrochages et hésitations sympathiques, l’artiste séduit par sa façon d’incorporer naturellement des références culturelles d’hier et d’aujourd’hui afin de donner une rafraîchissante vigueur aux gags. Les comparaisons qu’il utilise créent des images claires et marquantes dans la tête du spectateur qui, déconcerté, ne peut s’empêcher de s’esclaffer en entendant les constats à la fois brillants et saugrenus de l’artiste. Avec son magnétisme contagieux, sa simplicité et ses petites crises colériques, Alex Perron fait preuve d’un indéniable sens du timing tout en divertissant intelligemment avec une thématique universelle qui, il faut bien l’avouer, ne s’épuisera jamais.
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Crédits Photos : Stéphanie Payez/Éklectik Média