Qu’est-ce qui jouait dans tes oreilles quand tu courais ?, chante Louis-Jean Cormier dans sa chanson Tout tombe à sa place. Cela résume parfaitement le spectacle Les entretoits que l’auteur-compositeur-interprète a proposé du 13 au 15 juin dans le cadre des Francos de Montréal.
Le natif de Sept-Îles y dévoile les chansons des autres qui l’inspirent dans sa carrière. Juste lui, sa voix et sa guitare acoustique. Et un public aussi attentif que participatif .
Avec Les entretoits, Louis-Jean Cormier convie ses admirateurs à cette question : Quelles sont les chances que nous sommes tous là ce soir et que le leader de Karkwa fasse des chansons des autres.
Évidemment, les chances étaient grandes et le succès gagné d’avance. Dans la noirceur de la Cinquième Salle de la Place des Arts, le temps s’est suspendu. Louis-Jean Cormier a affirmé croire qu’il n’y a pas de différence entre chanter ses propres chansons et chanter celles des autres , puisque les artistes sont des véhicules pour des idées de génie que nul ne peut commander, prédire et contrôler.
Tout en mettant à sa sauce les pièces qu’il reprend dans ce doux concert intime , l’interprète illustre bien sa manière de pensée. Les entretoits s’avère être un moment de partage simple et vrai entre des textes profondément humains et des spectateurs qui se laissent bercer par le doigté extraordinaire de Louis-Jean Cormier qui donne 1001 vies à sa guitare inépuisable d’émotions et de vibrations.
Ce concert démontre les bienfaits thérapeutiques de la musique et du rire. Louis-Jean Cormier, fidèle à ses habitudes, fait preuve d’autodérision et de légèreté dans ses interventions, qui offrent un bel équilibre avec le voyage planant que procure sa voix feutrée qui donne des frissons lors de la livraison de notes aiguës.
S’il n’était pas choquant de l’entendre rendre hommage à Gaston Miron (Ce monde sans issue), à Gilles Vigneault ( Gros Pierre), à Félix Leclerc ( Le tour de l’île) et Martin Léon (L’exil), l’artiste lauréat de plusieurs Félix a réservé de belles surprises en s’aventurant dans l’univers de Barbara avec Dis, quand reviendras-tu?, des Classels de Ton amour a changé ma vie et de Dan Bigras avec Tue-moi qui est tout simplement marquante. Le célèbre beat de piano devient un riff de guitare tout aussi saisissant.
Au chapitre des performances saisissantes, il faut également noter Je te laisserai des mots , la seule chanson francophone de son ami Patrick Watson qui a d’ailleurs atteint le milliard d’écoutes sur les plateformes de téléchargement , Le petit roi de Jean-Pierre Ferland avec le refrain solennellement chanté par la foule et la bouleversante Tu m’aimes-tu de Richard Desjardins.
De son propre répertoire , Louis-Jean Cormier a opté pour deux pièces de son opus Quand la nuit tombe , soit la splendide Croire en rien et la nostalgique La photo. La tournée Les entretoits se poursuit, toutes les dates sont disponibles sur le site Internet de Louis-Jean Cormier.
Crédits Photos : Stéphanie Payez, Éklectik Média