Jeudi soir, au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts, avait lieu la première de six supplémentaires de la production Dance Me. Originalement présentée en 2017 dans le cadre des Fêtes du 375e anniversaire de Montréal, Dance Me , basé sur la musique de Leonard Cohen, est présentée par Les Ballets Jazz de Montréal et produit par Danse Danse.
Ces derniers ont repris, à la demande générale, la production ci-dessus et ont de nouveau fait vibrer nos cœurs. Sous la direction artistique de Louis Robitaille, dans une mise en scène d’Eric Jean, quatorze interprètes et trois chorégraphes internationaux, Andonis Foniadakis, Annabelle Lopez Ochoa et Ihsan Rustem , nous ont permis de revivre les cinq saisons de la vie telles qu’imaginées par Leonard Cohen à travers son oeuvre.
Les crédits doivent également être partagés avec Pierre-Étienne Locas, responsable du décor et des accessoires, Gonzalo Soldi et Thomas Payette du Hub Studio qui ont signé les effets vidéographiques alors que les costumes ont été conçus par Philippe Dubuc et réalisés par Anne-Marie Veevaete.
Ce ballet de toute beauté, conçu bien avant le décès de Leonard Cohen, est un hymne à la vie, à l’amour, à la joie, à la tristesse, à l’humanité et pour lequel il en avait donné son aval. Il ne doit rien regretter de cette décision qui, en plus d’être un hommage à sa carrière, est aussi un bel héritage qu’il nous a légué.
Il va sans dire que l’assistance attendait avec impatience la reprise de ce spectacle et n’a pas hésité à démontrer sa satisfaction dès le début…Quelle ovation leur a été donnée à la fin….. incroyable et ô combien méritée!
De magnifiques jeux de lumière mettaient en valeur les silhouettes des danseurs sobrement vêtus de noir et/ou de noir et blanc selon les pièces et les prestation au cours desquelles on ne faisait pas que sentir la présence de Monsieur Cohen. On le voyait d’ailleurs à l’occasion, promeneur solitaire, avec son habit et son incontournable chapeau, sa signature. Les effets vidéographiques donnaient également beaucoup d’âme à ce spectacle.
Lorsque la pièce titre a été interprétée, Dance Me to the End of Love, la tendresse et la sensualité se reflétaient dans la passion que les danseurs y mettaient. L’osmose était au rendez-vous autant entre les danseurs ensemble qu’entre les danseurs et la musique. Au moment de Famous Blue Raincoat, on a pu facilement y reconnaître les quelques lignes musicales de When I Need You, un succès de Leo Sayer en 1977, mais chantées par Leonard Cohen et sa voix rauque et grave, ces lignes prenaient une tout autre saveur autant en raison de l’interprétation de Cohen que de sa poésie.
Suzanne fut également un moment fort selon moi. Il y en a eu beaucoup d’autres , évidemment, notamment Lover Lover Lover et A thousand Kisses Deep. Vers la fin, la cerise sur le sundae avec Hallelujah qui nous a été servie d’une façon minimaliste, sans fioriture, mais en toute simplicité, à la Leonard Cohen en fait. Aucun besoin de pluspour écouter ce chef-d’œuvre dont des milliers d’interprétations différentes font et feront encore vibrer le cœur de chacun.
Le ballet qui a suivi ce moment magique était un GROS coup de chapeau de Monsieur Cohen, et ce, grâce aux éclairages de Cédric Delorme-Bouchard qui a conçu et réalisé ceux-ci. Un spectacle rempli de belles et douces surprises qui est à voir et à revoir pour ceux qui ont eu le bonheur d’assister au coup d’envoi de cette production en 2017.
Il est à noter que durant les représentations entre les 14 et 23 mars, les caméras de EchoFogo rouleront pour la captation de cet événement qui sera présenté dès le 24 mars prochain (soit moins de vingt-quatre heures après la dernière représentation) dans quarante salles de cinéma et de spectacle à travers le Québec. Ce projet pilote novateur s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Plan culturel numérique du Québec et sera une grande première au Québec. Un beau cadeau que la Famille Cohen et Leonard Cohen font au Québec et aux Québécois.
Dance Me est à l’affiche jusqu’au 23 mars prochain, et il reste encore quelques billets. Cliquez ici.
Crédits photos : Courtoisie
Cela donne vraiment le goût d’y retourner