Mardi, le 4 mai, nous avons eu le plaisir d’assister à la première du concert présenté par l’Orchestre Symphonique de Montréal, intitulé De l’ombre à la lumière, à la toujours magnifique Maison Symphonique. Pour l’occasion, l’OSM était dirigé par Andrew Wan, qui portait également le chapeau de violoniste, un défi qu’il a réussi avec brio.
Malgré la distanciation physique imposée, il y régnait une joyeuse ambiance dans la salle. Même l’écho de la pratique sur la scène raisonnait pratiquement comme une symphonie ! Quelques minutes avant le début du concert, les musiciens qui pratiquaient se sont retirés pour revenir avec tous les musiciens, en compagnie du chef attitré pour la soirée Andrew Wan. Il va sans dire qu’une ovation leur a été offerte en guise d’encouragement.
Photo courtoisie d’Antoine Saito
Au programme, tout d’abord la Symphonie de chambre en do mineur, op. 110a de Dimitri Chostakovitch (1906-1975), (arr. R. Barshai). Comme beaucoup de pièces de Chostakovitch, celle-ci était empreinte d’une grande tristesse, tout en nous amenant soudainement vers le drame, un peu comme nous pouvons voir dans les thrillers. On se sent vraiment dans l’ombre, avec la lumière au bout du tunnel. La finale de la pièce se présente plus en douceur, mais toujours avec sa marque mélancolique.
Cette symphonie fut suivie tout d’abord de la Gigue extraite de la Partita pour violon seul No 2 en ré mineur, BWV 1004 de Jean-Sébastien Bach (1685-1750). Pour cette partie du concert consacrée à Bach, on avait invité le violoniste James Ehnes, un virtuose du violon, reconnu pour la sérénité de son jeu. On pouvait entendre des notes beaucoup plus légères, une semi-clarté disons. Puis ce fut le Concerto pour violon en ré mineur, BWV 1052R, toujours de Bach, qui nous ramène un peu vers le côté ombrageux de notre parcours de la soirée.
Photo courtoisie d’Antoine Saito
Quelques fois cependant, grâce à l’apport des violoncelles, nous pouvions entendre plus de légèreté dans l’air qui nous indiquait que nous approchons de la fin du tunnel. D’intenses applaudissements furent donnés à James Ehnes lorsqu’il nous a quittés à la fin de sa prestation. Comme pièce finale, nous avons eu droit à la Fantaisie sur un thème de Thomas Tallis de Vaughan Williams (1872-1958). Juste par son titre, il est clair qu’elle nous amenait directement vers la grande clarté. Une musique contemporaine, harmonieuse, plus aérée.
Pendant toute la durée du spectacle, nous avions l’impression que les violons se parlaient et se répondaient, et surtout qu’ils se comprenaient. Beaucoup plus de douceur dans cette Fantaisie qui nous fait enfin voir cette lumière que nous attendions tant. Un très beau concert et quoi de mieux pour un retour en salle. Évidemment qu’une grande et forte ovation leur était réservée pour la fin de cette magnifique performance, une ovation fort bien méritée.
De l’ombre à la lumière sera en ligne à compter du 25 mai à 19h00, jusqu’au 8 juin 2021. Vous pouvez d’ailleurs, vous procurer votre accès.