Les beaux jours au Québec sont synonymes de célébration, de barbecues, de rendez-vous dans les parcs, et surtout, de festivals. Au mois de juin, c’est celui des FrancoFolies de Montréal. 8 jours de concerts mêlant tous les styles musicaux, pour célébrer la langue française. Hip-hop, chanson, rock, pop, folk, électro, les Francos font briller la musique en français dans toute sa diversité!
Et cette année, belle surprise pour le public québécois, qui retrouve sur la scène du Club Soda, les punks Ludwig Von 88. Après plus de 20 ans d’absence sur le continent américain, le groupe français décide de prolonger leur tournée de grand retour sur scène (en pause des scènes européennes depuis plusieurs années également) au Canada. Leurs premières étapes sont celles de la belle ville de Montréal pour 2 dates. Un événement qui ameute du monde. En effet, depuis plusieurs mois, les dates montréalaises s’annonçaient complètes, et le Club Soda était bondé lors de la première le 20 juin.
© Victor Diaz Lamich
Pour ouvrir le bal, le groupe québécois Carotté, a mis le feu à la scène. Un band composé de 6 musiciens, sympathiques et festifs. Une belle formation entraînante. Un cocktail dynamique mêlant compositions originales et de standards du terroir québécois à la sauce punk-rock. Batterie, basse, guitare, voix, harmonica, banjo et violon, ça rock et donne envie de bouger. Oscillant entre la gigue, le rock, le punk et l’univers de la piraterie, Carotté a un univers fort et dansant. En promotion de leur deuxième album Dansons donc un quadrille avant de passer au cash depuis l’automne 2018, il accumule les belles scènes et festivals. Pas étonnant qu’on les ait choisi comme première partie. Ainsi, le public était déjà ravi et réchauffé, fin prêt pour le grand retour des déjantés de Ludwig Von 88.
Et quel accueil du public ! Impossible de compter dans la salle le nombre de t-shirt arboré par le public à l’effigie du groupe. Le Club Soda était plein à craqué. Les Ludwig étaient attendus avec impatience et ont eu le droit à un accueil de folie.
Il faut dire que Fabrice, Laurent, Olaf, Karim et Bruno savent mettre le feu. Gros son, textes délurés, masques, perruques et lumières ; c’est un show punk ! Oui, mais du punk festif. C’est la marque de fabrique des Ludwig Von 88 et elle n’a pas changé depuis 1983. À l’heure où Les Béruriers Noirs, Les Garçons bouchers et Parabellum chantaient des textes incisifs sur le mal être de notre monde et de la société ; les Ludwig Von 88, tout comme Les Wampas ou Les Négresses Vertes, apportaient une note plus joyeuse et décalée.
© Victor Diaz Lamich
Le punk français des années 1980-1990 n’est pas mort. Et il est depuis de nombreuses années, très, très apprécié au Québec. La chance de voir ces groupes préférés venant de l’hexagone jouer au Canada étant plutôt mince, dès qu’ils se produisent sur scène, le public affluent en masse. Jeudi dernier, les Québécois étaient heureux. Ils criaient, sautaient partout et reprenaient en chœur les chansons phare du groupe. Et il faut dire que le groupe les a régalé New Orleans, Sous le soleil des tropiques, Louison Bobet et 30 millions d’amis. Ce fût un festival des titres qui ont fait le succès des Ludwig. Du punk en passant par le ska, le hardcore et le reggae, ils ont enchaîné les chansons en donnant toujours plus d’énergie au public. Certains titres, moins connus ou moins du goût d’un public plus festif que punk hardcore, eurent moins de succès. Le public attendant avec impatience la prochaine chanson qu’il connait par cœur pour la crier en chœur. C’est bien là le lot de tous les artistes qui ont du succès. Peu importe les années, le public voudra encore et toujours entendre les hits lors des concerts, donnant moins d’intérêt aux nouveautés.
Mais dans l’ensemble, ce fût une soirée même de folie, finissant un peu tôt étonnamment. La faute n’en est pour rien aux groupes qui ont fait preuve de grande générosité et d’énergie sur scène, avec de très beaux sets et un super rappel. L’heure du début des concerts étant assez tôt, le public a pût profiter du reste de la nuit. Les gens sont ressortis du Club Soda tout électrisés et ravis. Il faut dire que le lieu se prêtait magistralement à la performance des Ludwig Von 88. Entre les ballons géants et les canons à confettis, les Montréalais ont dansés, chantés, sautés et joués au son punk français, et ils ont adorés ça ! »
Crédit de la photo de couverture : © Victor Diaz Lamich