Le groupe Kodo et l’art des tambours !

Le 23 mars 2019, à 20h, Salle Wilfrid-Pelletier PDA

Le taïko, l’art des tambours japonais, retentit la Place des Arts pour faire vibrer les Montréalais

Le spectacle Evolution, nouvelle création du groupe Kodo, est en représentation pour une date unique à Montréal, le 23 mars 2019. La tournée mondiale qui accompagne Evolution célèbre les 35 ans du groupe. Un spectacle novateur et puissant qui reprend certaines œuvres les plus célèbres du répertoire de Kodo (O-daiko et Monochrome), ainsi que de nouvelles pièces.

Le taïko est l’art de jouer du tambour au Japon. Il provient du mot taïko (太鼓) qui veut dire « tambour » en japonais. On en retrouve les premiers vestiges au VIe siècle dans les sépultures, ou certains haniwa (sortes de figurines anthropomorphes en terre cuite) étaient représentées un tambour à la main. Les arts du théâtre nô au Moyen Âge, et du kabuki à l’époque d’Edo (1603-1868), permettent au taïko de se développer. Cet art est alors de plus en plus pratiqué et sa maîtrise s’enrichie. Le taïko s’est également développé dans la mouvance des grands temples bouddhistes du pays. Ils diffèrent selon les régions du Japon dont ils accompagnent les cérémonies et autres manifestations populaires.

Le groupe Kodo a acquis au fil des années une renommée mondiale, et possède une longue histoire. Formé en 1981, à la suite du groupe Sado no Kuni Ondekoza, ils sont originaires de l’île de Sao au Japon. Les membres de Kodo pratique le taïko comme une voie de vie, à la hauteur d’un art martial. « La pratique du taïko fait appel à un travail corporel exigeant. Le « bon son » demande un ancrage et une stabilité du bassin qui permet d’accéder à la souplesse, la sérénité et à la satisfaction que procure cette pratique. »

Effectivement, discipline et maîtrise sont de rigueur.

Le groupe se compose de 16 membres sur scène. Des hommes et des femmes. Chacun maîtrisant un tambour qui lui est propre. Les instruments diffèrent en taille, en son et en manipulation. Certains se jouent avec 2 baguettes, d’autres avec une mailloche, certains tambours se portent sur le côté, d’autres sont placés en batterie,…

La technique est parfaite et époustouflante. Chacun des membres connait son instrument à la perfection et joue divers sons qu’il peut en tirer. Des frappes fortes, aux petits ricochés, des sons étouffés avec la main posée sur la peau, ou bien des sons qui claquent sur l’arrête du tambour.

Les morceaux sont intenses et extrêmement complexes; et pourtant, pas une seule fausse note ou contretemps. De même qu’il faut énormément d’énergie et de résistance pour frapper en mesure (parfois très fort) pendant tout un morceau sans montrer de signe de fatigue. Et c’est là où l’on prend conscience de tout l’aspect martial de cet art.

La mise en scène est codifiée. Tout est millimétré, des déplacements, des tourbillons, des différentes manières de jouer de son instrument également. Les musiciens ne se contentent pas de jouer, ils dansent, ils chantent, ils jouent, et la manière même de frapper les tambours est chorégraphiée. On reste ébahi devant tant de beauté, de perfection et des heures de travail et de répétitions acharnées qui ont été nécessaires pour arriver à ce résultat.

Les tenues sont simples. Nus pieds et vêtues de pantacourts et de t-shirts sans manches blancs ou noirs; seules quelques femmes lors d’une seule œuvre portent de longues jupes qu’elles font tournoyer. On remarque également que les joueurs des tambours gigantesques sont torses nus. Ainsi l’on voit les corps se dessiner et se préparer à jouer. La position est parfaite, solide sur son socle. Les corps, et surtout les bras, sont musclés, et l’on comprend très vite toute l’énergie et la puissance nécessaire à l’art du taïko. Les membres de Kodo jouent et donnent toute leur énergie pendant 2h. Ils transpirent, sourient, s’amusent et cette joie communicative contribue à amène les spectateurs dans leur univers.

C’est Tamasaburo Bando qui signe la mise en scène du spectacle Evolution. Cette création est bien plus qu’un concert, c’est un univers qui est offert au public. Les pièces sont toutes différentes et possèdent leur propre magie. Les yeux observent la scène, mais l’esprit s’ouvre sur d’autres dimensions et l’imagination se met à voyager. Les sonorités et les vibrations nous transportent dans des contrées lointaines courant au fil d’une rivière; pris dans une joute à l’épée; dans une maison japonaise sous une pluie battante qui ruisselle sur les toits; ou encore sur le dos d’un dragon à travers les nuages… À chacun de vivre cette expérience inédite à sa façon.

Toutefois, le public est unanime sur un point, c’est une expérience magistrale !

Tous les artistes de Kodo ont été acclamés et se fût un standing ovation avec un rappel à tout rompre.

 

Fiche technique

Interprètes :

Mitsuru Ishizuka

Kenta Nakagome

Eri Uchida

Yuta Sumiyoshi

Jun Jidai

Ryoma Tsurumi

Kengo Watanabe

Ryotaro Leo Ikenaga

Hayato Otsuka

Tomoe Miura

Mizuki Yoneyama

Issei Kohira

Yuta Kiruma

Yuki Hirata

Chihiro Watanaba

Taiyo Onoda

Directeur artistique : Tamasaburo Bando

 

Durée : 2h avec entracte de 20min