L’autrice Élisabeth Massocolli a dévoilé le 8 septembre dernier son tout premier roman intitulé La bouche pleine. Dans un franglais très actuel, le roman parcourt la tête bouillonnante de Camille. La jeune femme célibataire mène quelque peu une vie de beuverie et de rencontres Tinder, la fameuse application qui reste aussi longtemps dans son cellulaire que les hommes dans sa vie. Pourtant, pas faute d’essayer.
Une chance Camille peut compter sur sa meilleure amie Julianne et sa mère qui sont toujours là pour accueillir ses états d’âme si difficiles à gérer. Les problèmes émotionnels du personnage sont ce qui le rend aussi intéressant que gossant. En effet, Camille est perdue dans une vie qui ne lui convient pas, que ce soit à travers son boulot plate ou les soirées qui, à part la nausée et quelques histoires de sexe, ne lui apportent pas grand chose. Le personnage est dans un tourbillon qui donne l’impression que celui-ci est complètement égoïste auprès des autres.
En réalité, l’égocentrisme de Camille est bien plus profond que le simple fait de vouloir ou d’être égoïste, il reflète la réalité d’une jeune femme dont le cerveau est complètement en pleine ébullition à cause de milliers de raisons qui ne sont pas toujours explicables. Ce sentiment qu’elle supporte dans son quotidien rend le personnage toujours prêt à raconter ses histoires mais est incapable, sans forcément sans rendre compte, d’accueillir celles des gens qu’elle aime le plus au monde. Son manque d’écoute et son absence dans les moments importants vont créer chez elle l’éloignement, mais aussi une belle remise en question.
En tant que lecteur, on a le privilège de connaître des zestes de personnalité de Camille que son entourage ne voit pas, ce qui nous permet de la comprendre bien plus souvent que d’avoir le réflexe de la juger et d’aller au-delà de son égoïsme. Notre regard extérieur sur la réalité de la jeune femme nous donne une grande affection pour elle et développe en nous une envie d’exposer nos propres comportement avec les autres. La bouche pleine est un roman intéressant, bien dans son époque avec une petite touche de féminisme qui fait toute la différence.