L’homme qui aimait trop, un thriller sombre sur le polyamour, envahit les ondes de Noovo depuis le 11 janvier 2022. Tous les mardis à 20 heures pour les huit prochaines semaines, cette série écrite par le légendaire duo d’auteurs Anne Boyer et Michel d’Astous suit le pigeon voyageur Marc-Alexandre Moisan (Patrice Godin en mode séducteur ténébreux) entre Montréal, Magog et Bromont alors qu’il mène depuis plus de deux ans une double et bientôt triple vie avec trois femmes aux personnalités complètement différentes.
Alors que le public découvre avec stupéfaction toute la logistique et le stress que ce mode de vie exige, Marc-Antoine voit tous ses efforts frapper un mur lorsqu’un terrible accident de voiture force ses familles à faire connaissance…
L’atmosphère de L’homme qui aimait trop est sombre et presque anxiogène, autant dans les textes que la facture visuelle. Les couleurs foncées prédominent. La musique mélancolique aussi. Malheureusement, la faible qualité du son et les répliques marmonnées également, ce qui rend le visionnement laborieux par moment. Évidemment, vu le propos lourd et délicat véhiculé, il est normal que le ton soit angoissant et mystérieux, mais il l’est parfois trop pour s’attacher véritablement aux personnages.
On est vite empathique au sort des deux femmes de Marc-Alexandre , Josée Roy (Hélène Florent), une restauratrice branchée et Geneviève Drouin (Fanny Mallette), une mère de famille prônant une hygiène de vie plus écolo, car on sait qu’un choc énorme et injuste les attend, mais leur portrait demeure froid. En ce qui concerne la dernière en lice, la plantureuse amante architecte Nadira Tazi (Nadia Kounda), il est plus difficile d’établir un lien avec elle, car on sait déjà que son attirance physique envers Marc Alexandre est calculée et cache des intentions dangereuses…
Ce n’est seulement qu’à la fin du deuxième épisode, où l’on sent que l’engrenage se met en marche, que l’intérêt envers les répercussions de l’accident revient titiller frénétiquement les téléspectateurs. Ceux-ci peuvent alors anticiper des scènes trépidantes et déchirantes livrées avec des acteurs chevronnés. Les auteurs ont aussi eu la bonne idée d’ajouter un autre élément suspicieux avec un autre personnage, celui de Benoît Ricard (Martin-David Peters) , le meilleur ami de Marc-Alexandre est le seul à connaître ses vies secrètes. Complètement atterré par la noyade nébuleuse de sa blonde qui l’amène à idéaliser leur relation, Benoît est reclus dans sa maison de campagne pour écrire un roman inspiré de la vie de son grand chum.
C’est d’ailleurs pour cette raison que Benoît est le narrateur de l’histoire. Il cite des passages de son roman. Cette idée, excellente sur papier, alourdit le récit pour l’instant. Reste à voir ce que les prochains épisodes réservent…