Le 29 novembre, nous avons eu le plaisir d’assister, au Théâtre Jean Duceppe de la Place des Arts , à une représentation de l’Origine de mes espèces mettant en vedette Michel Rivard. Ce spectacle solo, à mi-chemin entre le monologue de théâtre et le spectacle musical, a également été conçu par Michel Rivard, mis en scène par Claude Poissant et avec Vincent Legault comme accompagnateur musical sur des arrangements musicaux de Philippe Brault. Les décors et accessoires très sobres sont signés Patrice Charbonneau-Brunelle.
Michel Rivard s’est présenté sur la scène devant une salle pleine à craquer, en pleine possession de tous ses moyens pour ce jeu de monologues et chansons étoffé de la saveur de sa poésie qu’on lui connaît. Il nous a immédiatement mis au parfum de ce à quoi nous devions nous attendre en nous parlant de l’attente du résultat du test d’ADN qu’il venait de passer. Sa description de la prise de salive et surtout des bâtons de Q-Tips était pleine d’humour. À 67 ans, il décide de se mettre à nu et de partager ce volet de sa vie avec un public qui l’a toujours admiré et qu’il a toujours respecté. Un beau cadeau qu’il nous offre, surtout avec Noël qui approche.
Tout au long de sa vie, il a toujours souhaité éliminer le doute à savoir qui est l’homme qui est son père biologique. Ce sont donc des épisodes de sa vie qu’il nous a partagés sous forme de monologues et chansons complémentaires. Un homme qui a eu une enfance et une jeunesse sans problème, qui a pu profiter de tout ce que la vie a pu lui apporter, sauf son chien qu’il n’a pas pu garder à la maison, la propriétaire l’interdisant. Qu’on le veuille ou non, il a éveillé en nous des souvenirs en nous faisant revivre des événements ou des époques du passé que nous avons également vécus.
Deux monologues m’ont particulièrement touchée, celui où il s’adresse à son père qu’il aime toujours et l’autre, c’est celui durant lequel il parle à celui qui pourrait être son père en lui demandant ce qu’il aurait fait dans telle ou telle circonstances. Sachant très bien tout le support que son père lui avait apporté dans ces mêmes circonstances, l’autre l’aurait-il supporté de la même façon? Quand il parle de sa mère, c’est avec ferveur, tout en ayant, par moments, des petites notes d’amertume, mais très peu et surtout très légères.
Et non, il ne dévoile rien à savoir qui est son père: l’homme qui a laissé tomber sa mère après l’avoir séduite, ou Robert Rivard que sa mère a rencontré immédiatement après. Même sa mère ne le savait pas. On sent toutefois tout le respect et l’amour qu’il lui voue, elle qui lui a sauvé la vie deux reprises.
Monsieur Rivard, merci pour ce beau cadeau que vous nous faites. La poésie de vos textes et de vos chansons ne nous laisse jamais indifférent. L’origine de mes espèces demeure à l’affiche du Théâtre Jean Duceppe jusqu’au 7 décembre et des billets sont encore disponibles ici.
Crédits Photos : LePetitRusse