Silverstein : une soirée riche en «emo»tion!

Hier soir, au cœur de la métropole à la salle de spectacle Le National, Silverstein, une formation ontarienne post-hardcore, a gâté ses fans montréalais pour le quinzième anniversaire de leur premier album When Broken is Easily Fixed. Ce dernier s’était vendu à plus de 200 000 exemplaires  à la suite de sa parution le 20 mai 2003. Le groupe, afin de commémorer leur succès d’antan,  poursuit une tournée avec Capstan, As Cities Burn et Hawthorne Heights à travers plusieurs provinces canadiennes et états américains.

Le décor très sobre se résumait à une affiche géante sur laquelle un robot tient son cœur et à des jeux de lumières intéressants. Dès 19h00 , dans l’ancien théâtre chaleureux à moitié rempli, Capstan, un groupe emo floridien, a entamé la soirée.  Harisson Bormann, qui a eu son baptême de la scène lors de cette tournée, s’est avancé vers le micro et a commencé à chanter très doucement alors que les lumières étaient encore allumées avant de surprendre le public avec son scream impeccable. Les autres membres l’ont ensuite rejoint pour offrir une trentaine de minutes d’excellente musique.

Alors que le parterre se remplissait lentement, As Cities Burn, une formation post-hardcore du Tennessee où la «moppe» est à l’honneur, a succédé à Capstan. Le chanteur est arrivé comme un pétard quelques minutes après les musiciens déjà en action. Étrangement, il arborait une coupe de cheveux qui rappelait celle de Nick Carter. Son look plus classique était en discordance avec ceux de ses confrères métalleux. Chaque membre était dans sa bulle: la chimie ne s’opérait pas entre eux. C’était comme assister à 5 concerts simultanément. De plus, même si la musique en elle-même était correcte, nous n’entendions pas les paroles parce que le volume des micros était trop faible par rapport à celui des instruments.

Hawthorne Heights, un groupe plus populaire et soft, a ensuite revigoré la foule qui l’appréciait. Un trash a pris forme même si la musique ne s’y prêtait pas tant que cela. Lorsque le leader du groupe présentait les chansons, il répétait mécaniquement un texte qu’il avait appris par cœur et nous ne ressentions aucune émotion de sa part ironiquement. Bref, la formation aurait fait une meilleure première pour Simple Plan.

C’est une voix robotique rappelant leur pochette qui a présenté le clou du spectacle : Silverstein. Dans un premier temps, ils ont joué l’intégral de When Broken is Easily Fixed. Shane a tenté de faire quelques blagues qui sont tombées à l’eau. Il a fait référence à leur premier événement qui a eu lieu à Montréal pour lequel seulement une quarantaine de personnes s’étaient déplacées et constatait le chemin parcouru par son band partiellement recomposé. Pour conclure la première partie, Shane a chanté la dernière pièce qui porte le nom de l’album en duo avec Harisson. Au même moment que le morceau terminait, un surfeur parvenu à la scène s’est lancé en back flip dans la foule qui n’a pas apprécié sa prouesse.

Dans un deuxième temps, ils ont livré plusieurs titres populaires qui touchaient à plusieurs de leurs albums. Nous avons eu droit à Smile in Your Sleep, Call it Karma, Dead Reflection, Discovering the Waterfront, Retrograde et bien d’autres. Musicalement et surtout vocalement, leurs nouvelles compositions n’étaient pas aussi bien rendues que les anciennes.

En rappel, Shane a joué à la guitare acoustique Aquamarine de leur dernier album Dead Reflection et il a conclu avec l’incontournable My heroine. Les autres membres sont venus le rejoindre pour la terminer, et le public s’est joint au groupe pour chanter le dernier refrain a cappella.

Crédits Photos : Wyatt Clough