Le parcours de Jacob Roberge à Star Académie est peut-être terminée, mais toute la polyvalence que l’artiste a montrée dans sa voix et à l’intérieur de son talent de musicien a prouvé qu’il est destiné à une belle carrière. Lors d’un entretien téléphonique à la suite de son élimination, nous avons pu constaté à quel point Jacob Roberge a des projets plein la tête et une vision extrêmement rafraichissante du métier.
Dimanche soir, tu as interprété la chanson Un peu plus haut un peu plus loin, car elle décrivait ta réalité. Avec le recul, quel regard as-tu sur ta performance ?
Je suis vraiment, vraiment content de la performance que j’ai faite, et c’est rare que je dise ça! Je suis vraiment perfectionniste dans la vie, surtout lors de mes performances solos. Je suis sorti de là en étant satisfait de ma performance, donc je peux juste être fier de moi.
Comment as-tu travaillé la chanson pour que tu puisses montrer ta puissance vocale tout en n’oubliant pas d’y apporter de l’émotion?
Je trouve que la chanson est bien construite pour justement travailler les deux parce qu’on peut faire les couplets plus parlés et rentrer plus dans l’émotion dans ces moments-là . Après ça, durant les refrains, ce sont les longues notes aigües, donc c’est vraiment une chanson où on peut jouer sur les deux, mais ce qui m’intéressait vraiment dans cette chanson-là, c’était justement les couplets pour travailler mon émotion.
En quoi travailler avec l’OM et Yanick Nézet-Séguin a changé ta manière de travailler ta voix ?
Je fais du chant classique depuis mes 10 ans, donc je suis habitué à ce style de voix, mais le feeling qu’on a de chanter avec un orchestre, c’est vraiment comme nul autre. Quand on est allé pratiquer à la Maison Symphonique, on l’a vraiment vu, c’est vraiment le fun parce que, justement, on a pratiqué pas de micro, donc il faut vraiment que ta voix projette par-dessus l’orchestre. C’est beau à voir parce que ça résonne partout dans la salle. Je dirai que j’ai ressorti ma voix classique un peu plus. C’est vraiment important de projeter plus sa voix vers l’avant pour que ça ouvre et que ça rebondisse partout, donc j’ai vraiment puisé dans ma formation classique en essayant de garder un timbre un peu plus pop. C’est vraiment une question de placement pour que ça puisse se projeter à travers l’orchestre.
Tu es entré dans l’univers de Mika. Qu’est-ce que sa direction artistique t’a apporté selon toi ?
Wow ça, ça m’a vraiment fait relâcher mon fou plus que jamais (rires)! Lors de la deuxième semaine où on avait un atelier avec lui, il y avait un catwalk à l’Académie où on jouait des personnages et on dansait. J’ai fait une version plus psychédélique d’une chanson d’Elvis avec Guillaume. C’était plein d’aspects artistiques qu’on n’avait pas encore explorés, c’était vraiment le fun.
Comment travailles-tu les chansons pour parvenir à mettre toute ton intention quand tu n’as que quelques mots à dire, comme c’est le cas pour la pièce Maintenant et partout ?
C’est sûr que ça varie de chanson en chanson, mais ce qui est important à Star Académie, vu qu’il n’y a pas de public pour communiquer au public à la maison, il faut vraiment que je parle à la caméra. Pour moi, tout se passe dans les yeux, donc c’est vraiment de penser à comment tu ferais cette phrase-là si tu avais à la dire. Il faut que ton chant donne tout son sens à la phrase.
Lara Fabian est très impliquée dans l’Académie. Quel est le meilleur conseil qu’elle t’a donné ?
Oh ! Je dirai au post mortem d’il y a deux semaines, après ma performance de The Winner Takes it All. J’en avais fait un peu trop, j’étais comme dans le moment et j’avais trop bougé, donc elle m’a dit que je n’avais pas besoin de faire ça. Ses mots m’ont vraiment convaincu d’y aller avec ma voix, mon intention et avec mon regard, et c’est ce que j’ai mis en application cette semaine.
Penses-tu que le fait d’avoir exploré de nouveaux styles tout au long de l’aventure va changer quelque chose dans ta manière de concevoir ton univers?
C’est sûr que j’ai fait beaucoup de styles différents durant l’aventure, mais je ne pense pas qu’il y en avait un en particulier qui était vraiment aliénant pour moi. Je suis vraiment quelqu’un qui aime toucher un peu à tout, donc je pense que ça m’a fait plus apprécier certains styles de musique comme le québécois où les textes sont tellement riches. J’en écoute beaucoup ces temps-ci.
Comment décrirais-tu ton univers plus rock progressif que le public n’a pas vu à Star Académie?
J’ai une chanson de ce projet-là qui est sortie sur les plateformes à mon nom, pis c’est vraiment une mixture de Pink Floyd et Harmonium. J’avais beaucoup de monde qui voulait que je chante du Harmonium, donc c’est un peu dans ce style-là. Il y a beaucoup de caractéristiques, des arrangements plus complets et, la majorité du temps j’essaie de jouer tous les instruments sur mes enregistrements.
Pourquoi tu n’as pas montré cette facette-là de toi à Star Académie ?
J’ai fait une chanson de ce style-là en évaluation, mais je trouvais que pour un variété ce sont dans chansons qui sont beaucoup axées sur l’instrumentation et les arrangements. Donc, je me voyais moins me présenter avec ça. Souvent, les chansons sont un peu plus longues, elles durent environ 5 minutes, et c’est difficile de raccourcir ça en 2 minutes et demie!
Lors de ton parcours, tu as souvent été complimenté sur tes performances vocales. Comment arrives-tu à te détacher de ça pour éviter de te reposer sur tes acquis ?
C’est sûr que c’est toujours plaisant de recevoir des compliments, mais étant le perfectionniste que je suis, je me concentre toujours sur les commentaires constructifs ou négatifs. Je pense que c’est ça qui me garde sur pied. Je peux avoir 100 commentaires positifs, mais si j’en ai un négatif, je fais juste m’attarder à lui et j’essaie de voir comment je peux travailler cet aspect-là de ma performance. C’est comme ça que j’ai réussi à tout le temps essayer de m’améliorer.
Comment as-tu vécu l’expérience d’écrire et de composer des chansons avec les autres candidats pour le EP Les sessions de Waterloo?
Au début, c’était vraiment difficile parce que c’est un style d’écriture que je n’avais pratiquement jamais fait, c’est-à-dire où on a un but. On essayait de composer autour de ça. En plus, on était en groupe, on était ça pour cette chanson-là. Je n’avais jamais vraiment fait ça. Quand j’écris, j’ai toujours plein d’instruments et là, comme l’instrumentation était pratiquement déjà faite, on écoutait les mélodies et les paroles. Pour la première séance d’écriture, on n’avait presque rien écrit sauf Queenie parce qu’elle écrit sans arrêt, mais au début c’était vraiment difficile. Après ça, on a comme trouvé certaines bases dans ce qu’on avait essayé d’écrire. Au final, ça a vraiment ressorti qu’on entend tous nos styles différents dans la chanson, et je suis vraiment content d’entendre ça.
Sur l’album de Star Académie, tu interprètes Quand les hommes vivront d’amour de Raymond Lévesque. Comment en es-tu venu à chanter cette chanson et comment s’est passé l’enregistrement?
L’enregistrement s’est super bien passé. On avait comme un petit studio dans Waterloo où on est allé enregistré. Moi qui aime tout ce qui est les harmonies vocales, j’ai vraiment fait comme des chœurs de ma voix qui accompagnent ma voix principale en arrière. Je pense que, à un moment donné, il y avait comme 13 voix par-dessus l’autre, et c’est vraiment quelque chose qui me fait tripper.
Sinon, j’ai choisi cette chanson-là parce que j’adore les grandes chansons québécoises, et ça a juste adonné que c’était autour du décès de Raymond Lévesque. Ce n’est pas pour ça que je l’avais choisie, mais vraiment parce que j’adore cette chanson-là. Je l’ai chantée souvent . Dans l’arrangement qu’on a fait pour l’album, il y a des échos de ballade rock des années 80 et un petit peu plus de batterie et de guitare acoustique. C’est un beau mélange de grandes chansons pis un petit peu de rock.
Quel a été ton moment le plus marquant à l’Académie et sur scène ?
Sur scène, je dirai que c’est avec Lara et l’Orchestre Métropolitain. C’est vraiment le plus beau moment que j’ai vécu jusqu’à maintenant à l’Académie. Je suis vraiment content de quitter sur ce moment-là. Je ne vais jamais l’oublier. À l’Académie, j’ai beaucoup aimé la semaine passée. On était avec Ariane Moffatt et Vincent Vallières. On a tous partagé les projets qu’on veut faire et nos rêves en sortant d’ici. C’était vraiment le fun de voir que tout le monde avait des ambitions pis des rêves qu’ils veulent réaliser. On dirait que de les partager avec les autres ça les rendait comme possibles et réels, et c’était vraiment beau à voir.
Quels sont tes projets pour la suite ?
J’ai deux albums sur lesquels je suis en train de travailler. Justement, j’ai mon projet solo où j’ai une chanson qui est sortie sur les plateformes pis aussi un band de rock avec lequel je suis en train de finaliser un album. Il y a plein de choses que j’aimerais faire. J’aimerais beaucoup faire un album de Noël parce que j’ai plein d’outils le fun pour un album de Noël. Je voudrais faire un album où je joue de tout et je fais tous les arrangements, que ce soit un peu fou-fou. Ça, j’aimerais beaucoup ça! J’aimerais beaucoup écrire et faire de la musique de film pour d’autres artistes. J’ai beaucoup d’idées dans la tête, et on va voir c’est quoi qui arrive!
En attendant de voir les prometteurs projets de Jacob Roberge, vous pouvez regarder ses nombreuses reprises et chansons originales sur son compte YouTube et sur les plateformes de téléchargement. Vous pouvez également entendre sa version de Quand les hommes vivront d’amour sur l’album de Star Académie disponible en magasin avec la revue spécial Star Académie de 7Jours.