Disponible sur les plateformes de Rogers, Bell, Telus, Shaw, Sasktel, Cogeco, iTunes, Sony Playstation, MTS, Microsoft Video et Google Sony en version originale anglaise depuis le 1er mai, Tammy’s always dying n’est pas aussi déprimant que son titre le laisse présager. À travers les misères quotidiennes que vivent les personnages jaillissent lumière, espoir et la véritable quête vers soi.
Présenté au Festival International du film de Toronto en 2019 , ce premier long-métrage d’Amy Jo Johnson suit un tumultueux duo mère/fille duquel vous vous identifierez aux failles et aux réconciliations…tout en étant content de ne pas vivre son existence! À tous les 29 de chaque mois, Tammy MacDonald (Felicity Huffman, Desperate Housewives), déprimée par son alcoolisme et son compte en banque vide, tente de se jeter en bas du pont situé tout près de l’appartement de sa fille Catherine (Anastasia Phillips, Skins) qui la sauve à chaque coup même si elle sait que sa mère continuera de la décevoir et de ne jamais compenser les carences affectives qu’elle lui cause. Or, quand Tammy est diagnostiquée avec un cancer et que les chances de mortalité deviennent plus réelles que jamais, Catherine commence, en quelque sorte, à prendre sa vie en main…et à mentir sur sa réalité pour passer à la télé!
Comédie dramatique noire indépendante qui n’a pas peur d’être crue, Tammy’s always dying comporte cependant de nombreuses longueurs lors de l’introduction des personnages qui s’expliquent principalement par le mélange boiteux des genres. Cette satire des émissions psycho pop à la Dr.Phil qui inventent de faux mélodrames pour provoquer des scandales se perd dans les messages qu’elle souhaite véhiculer, mais l’évolution des protagonistes est suffisamment profonde pour maintenir l’intérêt jusqu’à la poignante et bouleversante finale qui, à elle seule, vaut le visionnement.
Tammy est si méprisable, pathétique et ingrate que l’annonce de sa mort imminente ne fait ni chaud ni froid, même si certaines de ses répliques mordantes suscitent quelques rires sincères. Même la pourtant toujours sidérante Felicity Huffman, nommée aux Oscars pour sa brillante performance dans Transamerica, cabotine de toutes les fibres de son corps, de sa démarche grotesque à sa voix inutilement plus basse et grave que celle de Barry White. Heureusement, son jeu gagne en naturel et s’écarte des clichés quand Tammy décide de devenir une adulte plus qu’une semaine! Sa transformation s’avère alors touchante, et Huffman réussit à chavirer sincèrement que par un regard piteux. À ses côtés, Anastasia Phillips est une révélation. Elle embrasse les imperfections et les contradictions de Cat avec une vérité et une humanité saisissantes. On s’attache à ses questionnements existentiels et on comprend ses mauvaises décisions, ses fantasmes malsains et ses hésitations. La chimie entre elle et Felicity Huffman crève l’écran.
Voir des personnages aux prises avec des habitudes toxiques s’accepter et cheminer vers la rédemption malgré la difficulté des obstacles nous influence à prendre conscience des propres batailles qu’on doit livrer et les inévitables sacrifices s’y rattachant, et Tammy’s always dying réussit bien sa mission en ce sens.