La Sala Rossa, Montréal, 4 avril 2019
Les gens se sont attroupés discrètement dans la salle vieille époque de La Sala Rossa à Montréal jeudi soir dernier. Et même si son album est sorti depuis deux mois déjà, c’était à Québec un peu plus tôt cette semaine ainsi qu’à Montréal que la timide Lou-Adriane Cassidy ouvre en grand les portes de son univers. Portant le titre C’est la fin du monde à tous les jours, son tout premier album aux sonorités folk, pop et rock pique la curiosité. Visiblement émue de voir autant de monde se déplacer, la jolie Lou-Adriane nous accueille timidement.
De sa force tranquille, Lou nous transporte avec elle dans son monde gris, où se nourrir d’espoir dans un monde de chaos et les amours dérisoires se marient tristement. Une tranquillité qui fait du bien autant qu’il fait mal. Cette calme tempête est quelque fois rompue par des coups de tonnerre qui brassent l’intérieur. En débutant par les dociles Ça va Ça va et Ce qu’il reste, Lou enchaîne avec un peu plus de mordant avec Les amours immatures et Respiration. L’énergie vacille, mais on s’y plaît à passer d’une émotion à une autre. On passe par la gamme au complet, mais jamais vraiment la colère. Et pourtant, les mots durs de ses écrits inciterait à la rage. Nous ressentons plutôt l’abandon face à l’adversité. C’est de se laisser porter par le courant de la vie, si difficile soit-elle, et d’y aller à tâtons et de s’accrocher à de petites parcelles d’espoir. De sa voix singulière, son interprétation de la pièce La petite mort touche en plein cœur et résume cette morosité que peut être la vie.
© Matthy Laroche / Éklectik Média
Mon bel antidote est puissante de par ses mots et de sa mélodie « Embrasse-moi à outrance, mon belle antidote, que je calme mes sens qui ne savent plus vouloir ». Une poésie triste qui ne laisse pas indifférent. Accompagnée de ses musiciens Alexandre Martel (basse, mise en scène), Pierre-Emmanuel Beaudoin (batterie), Vincent Gagnon (clavier) et Simon Pedneault (guitare, co-réalisateur), nous sentons une agréable proximité entre eux. Ces derniers en oublient presque qu’un public attentif se dresse devant eux, blaguant et murmurant des choses que nous ne saisissons pas.
Lou-Adriane a également puisé dans d’autres répertoires, reprenant à merveille les mélancoliques La solitude de Barbara et Sans exigences de Jacques Brel. Des reprises qui concordent parfaitement avec son style, se l’appropriant comme si ces mots lui appartenaient. La jeune chanteuse nous surprend, malgré son jeune âge, par son talent indéniable et si elle continue dans ce sens, il est fort probable qu’elle puisse conquérir le Québec au grand complet. Même l’Europe pourrait s’affrioler de sa poésie et de son talent.
© Matthy Laroche / Éklectik Média
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Crédit photo pour la galerie et la photo en couverture : © Robin Cassiau / Éklectik Média
M. Matthy Laroche, veuillez noter qu’Anatole est le personnage d’Alexandre Martel et non celui de Pierre-Emmanuel Beaudoin.
Bonne journée
Bonjour Mme Gagné. Oui, en effet, il y a eu erreur. Merci de nous avoir prévenus. Nous allons corriger. Cordialement ! -Matthy