Nous avons eu le plaisir, jeudi le 16 septembre d’assister au concert d’ouverture de saison 21-22 de l’Orchestre Symphonique de Montréal. Un concert qui avait évidemment lieu à la Maison Symphonique de la Place des Arts. Une performance qui nous en a mis plein les oreilles.
Sous la direction du Maestro Rafael Payare, l’OSM nous a offert un programme complètement contemporain. Cette cédule, choisie avec soin, prenait en considération l’histoire de l’OSM qui a toujours eu un faible pour Maurice Ravel (1875-1937). L’origine de l’OSM avec une œuvre québécoise de Pierre Mercure (1927-1966) et les forces du directeur musical avec une œuvre de Dmitri Chostakovitch (1906-1975).
Madeleine Careau, cheffe de la direction, nous a d’abord offert un mot de bienvenue. Elle en a profité pour souligner que s’entamait la 10ᵉ saison à la Maison Symphonique. Elle a mentionné également l’arrivée de Rafael Payare comme directeur musical, avec lequel s’écrit un nouveau chapitre de l’OSM. La soirée s’est amorcée avec La Valse de Ravel, une valse qui ne se compare pas avec celles de Strauss, mais qui en avait tout de même le rythme et la musicalité. Même le Maestro s’est laissé prendre au jeu. On avait l’impression qu’il valsait tout en dirigeant tellement il était concentré sur l’œuvre. Sa gestuelle suivait son esprit.
À l’origine, cette pièce avait été composée à la demande du chorégraphe Serge de Diaghilev. Celui-ci l’a finalement refusée pour différentes raisons. Il n’en reste pas moins, à notre avis, qu’il s’agit d’une œuvre qu’on a toujours plaisir à réentendre, même si la finale est moins représentative d’une valse, mais elle l’est de Ravel. Un beau douze minutes de plaisir. Par la suite, un hommage à un québécois qui fut une figure de proue de notre culture québécoise, Pierre Mercure.
Le public montréalais l’a probablement connu notamment comme réalisateur à la télévision. Plus particulièrement les émissions musicales dont l’Heure du Concert à Radio Canada. Il était aussi un compositeur fort apprécié. On lui doit notamment, Ils ont détruit la ville (1950), Cantate pour une joie (1955) et jeudi soit c’est Kaléidoscope (1948) que nous avons pu entendre. On aurait dit que les musiciens coloriaient cette berceuse pour ensuite la déguiser en rhapsodie symphonique. Le Maestro, quant à lui, les dirigeait d’une façon magistrale avec la gestuelle qui lui est propre. Un merveilleux cadeau qui nous a été offert.
Il va sans dire que la pièce phare du spectacle était la Symphonie No 5 en ré mineur, op 47 de Chostakovitch. Selon moi, Rafael n’en était sûrement pas à ses premières armes avec cette pièce, puisqu’il l’a dirigée sans aucune référence musicale devant lui, même le normalement indispensable lutrin avait disparu. Une performance à mes yeux inoubliable, et qui démontre le talent, l’intelligence et surtout la mémoire dont est doté Monsieur Payare. Toutes des bonnes raisons qui font qu’on ne peut pas ne pas tomber sous son charme. Et nous n’en sommes qu’à ses débuts avec l’OSM, plusieurs autres surprises nous attendent certainement.
Nous lui souhaitons autant de plaisir à diriger pour nous que nous, nous en avons à le voir diriger. Il va de soi que nous souhaitons ce même plaisir à tous les musiciens, qui doivent déjà le ressentir, puisque lors des salutations à la fin ils portaient tous un sourire éblouissant à leurs lèvres.