L’exposition immersive Un soir avec les impressionnistes est une véritable machine à voyager dans le temps. Équipé d’un casque de réalité virtuelle, on revit la naissance de ce courant artistique. Rose, modèle et autrice en herbe, nous guide à travers les rues pavées de la capitale française. C’est l’occasion de replonger dans la sublime architecture de la ville et son effervescence d’antan. On oublie d’ailleurs assez rapidement le réel pour plonger dans ce décor 100% numérique. Tout est recréé avec minutie dont la façade du somptueux Opéra Garnier ou l’atelier Nadar dans lequel nous attend une foule d’artistes.
On se surprend ainsi à évoluer dans cet univers synthétique en côtoyant Cézanne, Renoir, Pisaro, Manet, Degas et bien d’autres. Certains nous offrent même des classes de maître en évoquant leurs tableaux les plus célèbres. On est alors fasciné par la taille surdimensionnée de ces œuvres dont on apprécie chaque détail.
D’autres séquences vont encore plus loin. C’est le cas d’Impression, soleil levant, un pur moment de contemplation. On a ici l’illusion de se retrouver au Havre, avec Claude Monet, quand il peint sa toile dans ce paysage onirique.
UNE EXPÉRIENCE TOTALE
Un soir avec les impressionnistes mise sur une expérience où le public est amené à se déplacer, écouter et observer. L’Arsenal est assez vaste pour marcher quarante cinq minutes au rythme d’un parcours scénarisé. Cela rend le tout plus dynamique et nous rend pleinement actif. L’usage de la technologie rompt avec l’approche muséal classique. Elle dépasse également le cadre de simples projections en réalité augmentée. C’est une vraie exploration du Paris de la Belle Époque.
Dans ce monde dématérialisé, le spectateur accède à l’antichambre de la création. Le déjeuner sur l’herbe prend ainsi des allures de panorama. Placé derrière Édouard Manet, on peut s’imaginer être à sa place et suivre le fil de son inspiration.
L’exposition tient aussi à briser l’image d’un boys club en laissant une place aux femmes, dont Berthe Morisot, artiste-peintre influente. Certes, les dialogues sont parfois didactiques et les avatars manquent de finition, seulement c’est une approche inventive unique en son genre. Son innovation est de nous faire vivre une expérience intimiste multisensorielle. La fusion art/technologie parvient en cela à un bel équilibre.
Un soir avec les impressionnistes se veut donc une exposition 2.0, accessible au grand public, qui rend un vibrant hommage à une période majeure de l’histoire de l’art.