Coco : du rire aux larmes

Jeudi 31 août 19h, c’est salle comble pour la quatrième représentation de la pièce de théâtre, Coco, présentée au Théâtre La Licorne. Cette comédie dramatique ayant été jouée à guichet fermé en 2016 est reprise à nouveau cette année, par le Théâtre Osmose en collaboration avec Lez Spread the Word.

Pour l’occasion, nous avons droit à une belle brochette de comédiennes : Anne-Marie Binette (Mademoiselle Molière, Un sur deux) dans le rôle de Vivianne, Sarah Laurendeau (30 vies, Liverpool) dans le rôle de Simone, Kim Despatis (Les pays d’en haut, Liaisons dangereuses) dans le rôle de Katya, Marie-Ève Perron (Les Simone, FranceKBEK) dans le rôle de Maggie et Sylvie De Morais-Nogueira (Yamaska, C.A. IV) dans le rôle de Coco. Cependant, c’est parfois Nathalie Doummar (Nouvelle adresse, Boomerang) qui incarne le rôle de Coco en plus d’être l’auteure de la pièce.

© Annie Éthier/photographe

Quatre jeunes femmes se sont réunies au chalet, un mois après le décès de leur amie Coco. C’est grâce au journal intime de cette dernière que les spectateurs sont transportés à travers le temps. Nous parcourons, tout au long de la soirée, les souvenirs de cette gang de filles qui se sont construits avec les années en plus d’avoir tissé des liens forts entre elles. C’est avec un point de vue actuel, cru et amenant souvent à débat, que les amies aborderont les sujets tels que : l’amour, la sexualité, l’homosexualité, la vie, la mort et la maternité. C’est une vague d’émotion qui, à la fois, berce et chamboule les spectateurs au fil de la pièce. Ce sont les différences qui caractérisent chacun des personnages et qui amènent une dynamique vibrante à cette production, de l’authenticité pure. Les comédiennes incarnent à merveille leur rôle et le public ne peut que s’y attacher, en plus de se sentir privilégié d’assister à des moments souvent hilarants et d’autres incroyablement touchants. Les spectateurs, principalement ceux de la génération 80-90, peuvent aisément se reconnaître à travers elles et leurs histoires. Personnellement, j’ai adoré la finesse et la naïveté avec laquelle l’homosexualité de l’une des filles a été abordée, ceci est venu particulièrement m’émouvoir.

Le texte de Doummar, à la fois contemporain, réaliste et percutant donne l’impression que les mots ont été choisis avec justesse pour refléter le langage d’aujourd’hui, et par moment, le temps où les filles n’étaient que de jeunes adolescentes employant alors des expressions de cette époque(!) La mise en scène est tricotée de sorte à assurer une fluidité remarquable lors des changements de souvenirs, laissant ainsi aucun temps mort. Cela est d’ailleurs rendu possible grâce au talent indéniable de Mathieu Quesnel (SNL-QC, La galère), metteur en scène de cette production.

© Annie Éthier/photographe

Je ne pouvais passer sous silence ma découverte de la soirée : Anne-Marie Binette. Tout d’abord, il aurait été risqué, voire facile, de tomber dans la caricature avec un personnage comme celui de Vivianne, si attachant de par sa naïveté. Ceci dit, le jeu de la comédienne était d’une justesse exemplaire et criant de vérité. Je dois également souligner que son non-verbal était tout aussi éloquant et magnifique à voir. Elle campe avec brio son personnage. Cette jeune femme gagne littéralement à être connue!

Pour ceux et celles qui ont eu la chance de voir la pièce Table rase, produite par Transthéâtre, vous trouverez que Coco s’y apparente, entre autres, de par son univers et ses thématiques abordées avec une franchise implacable. Si vous avez aimé cette pièce, vous aimerez assurément Coco.

La pièce sera jouée jusqu’au 19 septembre, mais faites vite, car les billets s’envolent comme des petits pains chauds. Malgré l’ajout de dates supplémentaires, plusieurs soirs affichent déjà complets! Vous pouvez vous procurez vos billets sur le site officiel du Théâtre La Licorne.

Si vous avez une pièce de théâtre à ne pas manquer cette année, c’est celle-ci, sans équivoque!