L’homme de la Mancha : si la perfection existe…

Hier soir, le 26 septembre, au Théatre du Rideau Vert, avait lieu la première médiatique du spectacle musical L’homme de la Mancha mis en scène par le seul et unique René Richard Cyr. Cette oeuvre due au livret de Dale Wasserman sur la musique de Mitch Leigh et des parole de Joe Darion a été traduite en français par Jacques Brel qui s’était réservé, à juste titre,  le rôle de Don Quichotte.

Cette mise en scène met en vedette Jean Maheux (Cervantès, Alonzo Quijana, Don Quichotte), Sylvain Scott (Valet de Cervantès, Sancho Pança), Eveline Gélinas (une prisonnière, Aldonza (Dulcinéa)) Joëlle Bourdon (une prisonnière, Antonia, Fermina, la gitane), Stéphane Brulotte (Le Duc des truands, Anselmo, Docteur Carrasco, le Chevalier aux miroirs), Stéphan Côté (le gouverneur des truands, l’aubergiste), Michelle Labonté (une prisonnière, Maria, la gouvernante), Roger La Rue (un truand, Juan, le Padre), Sylvain Massé (le Capitaine ce l’Inquisition, un truand, Pedro, le barbier). Une distribiution des plus remarquables autant de par les artistes qui en font partie que le talent qu’ils ont démontré dans leurs diverses prestations.

Quant à la technique, les décors bien d’époque sont signés Réal Benoît et les costumes sortent des ateliers de François St-Aubin. Les différents éclairages sont dus au talent d’Etienne Boucher, alors que le son vient de Martin Lessard. À ce propos, la scène des miroirs est fortement impressionnante. Quant aux maquillages et coiffures, Sylvie Rolland Provost en est la responsable.

Ce spectacle musical raconte le séjour en prison de Cervantès, créateur du désormais célèbre Don Quichotte. Pour lui permettre de rester en vie, il raconte l’histoire de ce chevalier à la triste figure et, à notre plus grande joie, il incite ses compagnons de fortune à jouer différents personnages. Don Quichotte et son assidu serviteur Sancho , au hasard de leurs aventures, convertissent une auberge en château,  une putain en princesse et de simples moulins à vent en ogres contre lesquels ils doivent se défendre. Nous vivons donc avec eux la transformation des calamités journalières en enchantements euphoriques.

Dans son rôle de Cervantès ou autre, Jean Maheux est sublime. Et quelle voix! Son interprétation notamment de La Quête à la fin du premier acte est tout simplement époustouflante. Nous parlons de La Quête parce que c’est évidemment l’air le plus connu, mais tous les airs qu’il a eu à chanter ont laissé des marques indélibiles, incluant l’air qu’il a chanté a cappella.

Eveline Gélinas nous a régalés avec sa version de Dulcinéa et son solo au début de La Quête lors de la reprise pour la finale qui fut grandiose. Sylvain Scott a également été fort apprécié et fort applaudi après chacune de ses prestations, surtout après son Je l’aime. On a pu constater sa forte popularité auprès de l’assistance, il faut admettre qu’il a, lui aussi, une feuille de route fort impressionnante. En fait, chacun des artistes membres de cette distribution a été parfait dans la rendition du rôle qui lui avait été attribué; chacun était vraiment là où il devait être.

Un spectacle dit musical implique bien évidemment des musiciens qui, eux aussi, ont fort bien rempli leur rôle. Une belle présence de Chris Barillaro (direction musicale, arrangements, piano et voix), Peter Colantonio (percussions) et François Marion (basse).

L’homme de la Mancha est à l’affiche jusqu’au 26 octobre avec 4 supplémentaires les 1er, 2, 8 et 9 novembre.