Anne-Sophie Mutter nous envoûte en jouant du Beethoven!

Le 24 septembre 2019, à la Maison Symphonique de la Place des Arts, avait lieu la première d’une série de deux concerts de la représentation Anne-Sophie Mutter joue Beethoven en compagnie de l’Orchestre Symphonique de Montréal sous l’habile direction de Cristian Macelaru.

Au programme, nous avons eu droit à :

  1. City Scene – Three Urban Dances for Orchestra du compositeur Karim Al-Zand (1970 – )

  2. Quatuor avec piano No 1 en sol mineur, op. 25 de Johannes Brahms (arrangement pour orchestre de Schoenberg)

  3. Concerto pour violon en ré majeur, op 61 de Ludwig Van Beethoven (1770-1827).

Tout d’abord, quelques mots sur Cristian Macelaru qui est maintenant une figure de proue sur le billboard des chefs d’orchestre du monde. En mai 2018, il est désigné chef principal de l’Orchestre symphonique de la WDR de Cologne à compter de 2019-2020. Comme chef invité, M. Macelaru a été  appelé à performer par différents orchestres et  festivals réputés, entre autres l’Orchestre symphonique de la radiodiffusion bavaroise, l’Orchestre royal du Concertgebouw et l’Orchestre philoharmonique de Dresde après être monté à plusieurs reprises sur les podiums des meilleurs orchestres d’Amérique, notamment Chicago, Saint-Louis, New York, Los Angeles et Cleveland. Selon son CV, nous comprenons qu’il en serait à ses premières armes à Montréal, nous lui souhaitons donc la bienvenue!

Quant à la violoniste Anne-Sophie Mutter depuis plus de quarante ans que nous la voyons sur les scènes les plus prestigieuses du monde à titre de soliste, mentor et artiste visionnaire. Avec quatre Grammys en sa possession, elle interprète autant les grandes oeuvres que des créations. Parmi les plus connus, elle a joué des compositions de Sir André Prévin et John Williams. Sa saison 2019-2020 sera la majorité du temps dédiée à la commémoration du 250e anniversaire de la naissance de Beethoven. Elle jouera  en septembre et au printemps à Londres, au Danemark, San Francisco, Vancouver et Pittsburgh ainsi qu’au Metropolitan Opera et à Carnegie Hall. En ce qui concerne l’Orchestre symphonique de Montréal, tout ayant déjà été dit à son sujet, nous pouvons simplement ajouter qu’il a été égal à lui-même.

Le concert a donc commencé au son de City Scene, une pièce contemporaine, il va de soi, avec des mouvements parfois tout en douceur, parfois plus orageux, je dirais presque colériques. Quant au Quatuor pour piano No 2 en sol mineur, op. 25 (arrangement pour orchestre de Schoenberg), ce quatuor a été arrangé par Schoenberg à l’été 1937, alors qu’il résidait aux États-Unis. Le premier mouvement Allegro a été, à mon avis, bien interprété, on y a bien senti la présence des violoncelles et altos, les violons puis les bois. Quant au deuxième mouvement Intermezzo: Allegro ma non troppo , Brahms voulait le nommer Scherzo, mais l’a changé pour Intermezzo, plus pertinent de par son tempo modéré tout en douceur. Le troisième mouvement Andante con moto, mon préféré, est plus harmonieux tout en étant plus rythmique. Très facile d’imaginer Esmeralda se déhancher sur cet air de rondo final alla zingarese!

Anne-Sophie Mutter, cette grande dame du violon, nous a envoûtés avec sa prestation du Concerto pour violon en ré majeur, op. 61  qui, semble-t-il, l’a bercée tout au long de son enfance. Il s’agit d’un concerto reconnu comme étant l’un des plus extraordinaires, tous instruments confondus, et on peut dire que Madame Mutter a été à la hauteur de cette réputation avec l’interprétation qu’elle en a rendue. Elle a reçu une telle ovation qu’elle est venue saluer trois fois et, finalement, nous a fait un rappel en solo avec une pièce de Bach qui nous a également séduits. En espérant que nous aurons le plaisir de l’applaudir de nouveau dans un avenir rapproché! Un beau concert qui nous restera en mémoire longtemps!

Crédit photo de la couverture : Courtoisie OSM