Avec Petite nature, Émile Bilodeau est loin de l’être!

Le 13 septembre dernier, l’auteur-compositeur-interprète Émile Bilodeau a officiellement lancé son troisième album en carrière à la salle La Tulipe de Montréal. Le public montréalais était enthousiaste à l’idée d’enfin retrouver la bête de scène qu’est Émile et découvrir quelques pièces de Petite nature qui sera disponible en magasin et sur les plateformes numériques à compter du 17 septembre.

Ce n’est pas 18 mois de pandémie qui a changé l’aisance scénique d’Émile Bilodeau, bien au contraire. L’artiste sacré Interprète masculin de l’année au Gala de l’ADISQ en 2020 a fait vibrer les spectateurs en étant fidèle à ce qu’on connait de lui depuis la parution de son album Rites de passage en 2016, c’est-à-dire être authentique, transparent, drôle, audacieux, engagé, spontané et passionné de musique. Entouré de trois de ses fidèles complices de tournée et de quatre autres musiciens s’occupant des cuivres, l’auteur-compositeur-interprète s’est donné, en parsemant ses performances de cris enthousiastes, en sautillant énergiquement en écoutant ses musiciens s’activer et en jouant de la guitare sur les genoux. La séquence instrumentale des deux premiers singles de l’album, Métamorphose et La jungle du capital, ont particulièrement été enivrantes.

Ce troisième effort souligne un changement de cap au niveau des mélodies et de la voix grâce à l’apport de Philippe B à la réalisation. Pour la première fois, Émile Bilodeau dévoile qu’il est en mesure de chanter plus grave, et le résultat est saisissant. Au niveau des textes, on reconnaît la signature de l’artiste qui aime jouer avec les rimes et la phonétique des mots, mais il va encore plus loin dans la transparence, autant dans les sujets d’actualité qui sèmnte la polémique que dans ses pièces traitant de ses propres déboires amoureux complexes comme dans l’excellente Le dernier festin.

Du côté engagé, il a offert Ma maladie mentale qui livre de manière crue à quel point la maladie mentale fait encore plus mal qu’un mal physique, car elle est sournoise et invisible. Rendant hommage aux morts injustes de George Flyod et de Joyce Echaquan, Je me souviens frappe en plein cœur au même titre qu’Ours polaire qui traite de la déchéance de l’environnement.

Crédits Photos : Camille Gladu-Drouin