Bonne fête encore 2 : on prend les mêmes et on recommence!

Lundi soir dernier avait lieu la première montréalaise de Bonne fête encore 2 (Happy death day 2U), suite du succès surprise de l’an dernier. Dans la salle, l’anticipation était palpable. Avec raison car, il y a moins de deux ans, arrivait en salle le premier film, dernier rejeton de Blumhouse connu pour ses succès horrifiques.
Bonne fête encore , premier du nom, mettait en scène la jeune étudiante Tree, prise dans une boucle intemporelle où elle revivait son anniversaire jour après jour, et où un mystérieux meurtrier masqué la tuait encore et encore. Pour sortir de cet enfer, elle devait trouver et confronter son assaillant. Surfant avec la comédie, ce néo-slasher se voulait un croisement entre Le jour de la marmotte et Frissons. Qu’en est-il de sa suite qui arrive en salle ce mercredi ? C’est simple. On prend les mêmes et on recommence.

Bonne fête encore 2, toujours sous la direction de Christopher Landon, ramène Tree (toujours interprétée brillamment par la sublime Jessica Rothe ) et ses amis à revivre encore et encore la même journée. Même recette, même ton, sauf que cette fois, on y a ajouté un ingrédient de plus. On nous explique enfin la raison de la boucle temporelle dans laquelle Tree est coincée, mais un élément surprise nous est révélé : Tree revit encore la même journée mais, cette fois, dans un univers parallèle. Sans trop en révéler, Tree se rend compte qu’elle doit affronter un nouveau meurtrier mais réalise aussi que, dans cette dimension, sa vie est différente. À sa grande surprise, ses amis ont une vie alternée et une personne de son passé refait surface. Notre chère protagoniste devra donc choisir si elle reste dans cette dimension ou bien si elle retourne d’où elle vient.

Reprenant là où le premier film s’est arrêté, le concept de cette suite est bien emmené, mais les 80 minutes qui suivent auraient peut-être dû rester sur papier. Si le premier film nous offrait un climat de suspense teinté d’humour, ici, c’est l’inverse. On assiste plutôt à une comédie débile où on tente de nous effrayer avec quelques apparitions très minimes du tueur au masque de bébé. Exit le film d’horreur. Oublions les scènes de sursaut. En aucun cas, on n’est effrayé…mais nous rions. Le problème, c’est qu’on fini par rire du film et non des scènes qui tentent de nous faire rire. Publicisé comme un film effrayant, il en est tout autre. Le premier avait au moins la qualité d’être subtil et frais. Ici, on nous réchauffe les vieux restants de la veille et on tente de nous faire croire qu’on assiste au prochain Retour vers le futur.
Il faudrait qu’Hollywood cesse de prendre les cinéphiles pour de niais personnages comme dans le film auquel nous assistons. Moment le plus risible : un personnage fait croire être aveugle pour détourner l’attention. C’est tellement mal joué que même un enfant de 5 ans aurait mieux réussi à tirer son épingle du jeu…mais nous rions. Pour cette suite, on a cru bon nous présenter un festival de science-fiction et de comédie débile parsemé de quelques moments horrifiques. Est-ce qu’on peut en vouloir au spectateur d’être déçu quand l’affiche promotionnelle montre clairement un tueur ? Comble de malheur, on tente même de nous arracher une larme dans une des scènes les plus dramatiques du long-métrage. Sur une note plus positive, il faut quand même souligner le travaile exceptionnel de Jessica Rothe et Israel Broussard, qui font leur possible dans un film impossible.
Au final, Bonne fête encore 2  s’avère être un bon divertissement, à condition d’aimer les comédies. Comme film d’horreur, c’est raté. Ce film est comme une deuxième pointe de gâteau de fête qui a traîné sur le comptoir et qu’on se sert en lendemain de veille. C’est sec et sans saveur. La scène du générique est, selon le réalisateur lui-même, la porte pour le troisième chapitre. Espérons juste qu’il ne verra pas le jour. On en a eu assez !
Crédits Photos : Universal Pictures