Le Cirque du Soleil – Joyeux Calvaire !

C’était hier soir que se déroulait la Première du spectacle hommage aux Cowboys fringants du Cirque du Soleil à l’Amphithéâtre Cogeco de Trois-Rivières et une panoplie d’artistes, ainsi qu’un vaste public diversifié tant dans ses tranches d’âges que dans ses tenues d’un chic éclatant y étaient pour assister à la représentation. Une soirée de 75 minutes parfaite du début à la toute fin !

Commençons tout d’abord par nommer que l’accueil du personnel tout à fait charmant était notable ; allant de jeunes hommes attitrés à la circulation, tout sourire, d’une courtoisie irréprochable, au service de la billetterie nous souhaitant la bienvenue de façon tout aussi agréable… Sans oublier, bien sûr, les préposés à la navette dont le mandat était d’épargner si gentiment nos jeunes et moins jeunes jambes de plusieurs mètres de marche nous séparant du stationnement à notre siège. Accueillis comme des reines et des rois, toute cette mise en contexte nous fit du bien d’entrée de jeu et je ne pouvais que le mentionner, quel professionnalisme! Pouvait-on en attendre autrement d’une production aussi bien établie, je ne crois pas, mais ça surprend à tous les coups : chapeau à l’équipe!

Rangée E, siège 7, à l’approche de 21h : c’était un rendez-vous entre les acrobates — Et quels acrobates! — et moi. Des décors, plus simples et minimalistes que ceux auxquels la production nous a jadis habitués, mais néanmoins très beaux, ornaient la scène : une plateforme de bois telle un vieux quai en demi arche centralisait le tableau et était encadrée de grands arbres de papier mâché ; de petites et coquettes maisonnettes parsemaient le reste de l’espace. La salle cacophonique bouillonnait d’excitation et la soirée s’annonçait très divertissante : des acteurs passaient déjà entre les rangées afin d’animer les nombreux spectateurs avec leurs mises en scène. Un pseudo réparateur de sièges exubérant taquina d’ailleurs l’une de mes voisines de siège en lui demandant, au bout d’environ 7 minutes de folies, de le téléphoner si elle avait quelque problème de vis et de boulons que ce soit. Une intervention qui en fit rigoler plusieurs!

Les artistes du Cirque firent leur entrée sur scène, quelques instants plus tard sous une marée de chaudes acclamations. Il n’y a pas à dire, le public était fébrile et n’en fut pas avare.

Un doux début, entremêlant magie et mélancolie, nous introduisit Margot, une jeune fille s’envolant au-dessus de la banlieue pour imaginer la vie des gens qui habitent les jolies maisons illuminées d’une chaleur à rendre jaloux. Coup de théâtre, c’est la pièce Les hirondelles qui se chargea de nous transporter dans l’univers de la protagoniste au rythme impressionnant du trapèze ballant. Un choix magnifiquement inattendu, mais allant de pair avec les rêveries du personnage principal. La représentation continua de voguer entre les acrobaties, plus grandioses les unes que les autres, décrochant des exclamations de stupéfaction au public et les chansons de la formation qui font maintenant vibrer la francophonie depuis plus de deux décennies. Ce qui surprend agréablement, surtout, c’est le choix de celles-ci, que nous aurions pu attendre plus prévisibles, mais il n’en fut rien et c’est tant MIEUX, car le spectacle permettait davantage de découvertes pour l’assistance moins aguerrie et un effet d’émerveillement rehaussé pour les fans de longue date. Cependant, pour tout dire, la trame narrative s’essouffla plus vite que les athlètes en se perdant peu à peu dans ce tourbillon de pirouettes. Cela ne dérangea toutefois pas le public, obnubilé par le talent qui se produisait sur les planches et avec raison, car nous étions de plus en plus estomaqués au rythme de la progression.

Danseurs, acrobates de haute voltige, acteurs ou clowns tristes, les artisans de cette réalisation portèrent plusieurs chaussures la soirée durant et ils le firent avec brio! Et ce qui nous subjugue aussi, c’est tout le travail hors scène nécessaire à la mise en place d’un aussi bel hommage, c’est la sur-compétence des gens faisant partie de la troupe, mais que nous ne voyons pas forcément au premier regard ; je pense notamment à la mise en scène de Jean-Guy Legault, à la direction musicale et aux brillants arrangements de Jean-Phi Goncalves, aux sémillantes chorégraphies signées Vincent Desjardins, aux magnifiques costumes de Sébastien Dionne, ainsi qu’aux flamboyants maquillages de Florence Cornet.

En allant assister à une telle soirée, vous pouvez indubitablement vous attendre à des prouesses jonglant entre les hula hoops, de l’impressionnant main à main, des numéros de sangles aériennes, de l’unicycle, même! Il y a tellement de choses à voir qu’il nous serait facile de vouloir en revoir chaque seconde. Courez-vite acheter vos billets, car les places s’envolent à une vitesse folle!

 

Crédits photos de la couverture et de la galerie : © Maryse Phaneuf