De Prokofiev à Glenn Miller : un délectable cocktail pour les oreilles!

Dans le cadre de la huitième édition de La Virée Classique avait lieu, samedi après-midi, à la Maison Symphonique de la Place des Arts, un concert intitulé De Prokoviev à Glenn Miller auquel a participé l’Orchestre Symphonique de Montréal, sous l’habile direction de leur fabuleux directeur, nul autre que Kent Nagano, avc la participation des trombonistes Ian Bousfield et James Box.

Quelques mots sur Sergueï Prokofiev, qui est né en 1891 en Ukraine, et est mort en 1953, à Moscou, en U.R.S.S. Il est un compositeur de musique classique, un pianiste et chef d’orchestre. Il est l’auteur  d’œuvres musicales consistant en symphonies, concertos, musique de film, et même opéras ou ballets. Il a été reconnu de son vivant comme un artiste d’avant-garde très créatif.

Ce fut tout d’abord la Symphonie No 1 en ré majeur, “Classique” de Sergueï Prokofiev, une pièce relativement légère qui s’écoutait très bien par ce beau samedi après-midi. Une magnifique prestation de cette symphonie pimentée ici et là par les variations et touches humoristiques. On pouvait ressentir, par sa gestuelle et son body language, la passion qui anime toujours Maestro Nagano.

Puis, ce fut un des moments forts de ce concert, avec la présentation en première mondiale de Halo, Concerto pour deux trombones du jeune Matthew Ricketts qui était évidemment sur place. Il va de soi qu’il s’agit d’une pièce contemporaine dans laquelle on perçoit des influences notamment de Gershwin, de par les distorsions que l’on entend souvent, mais qui, maintenant, font partie de la musique moderne classique. Bien entendu, les trombones étaient dominants. Quelle puissance dans le son! Par moment, on aurait dit qu’ils se parlaient et étaient pris de fous rires. J’ai adoré.

Quelques mots sur Matthew Ricketts, qui est né à Victoria, C.B. , en 1986. Il a étudié à l’Université McGill pour l’obtention d’un doctorat. Il s’est vu décerner plusieurs prix, et sa musique est interprétée par l’Aspen Philarmonic Orchestra, l’Esprit Orchestra, le Minnesota Orchestra et l’Orchestre Symphonique de Montréal. Il est actuellement maître de conférence à l’Université Columbia à New-York. En plus de sa pratique musicale, il est l’auteur de textes de poésie et de prose qui ont été mis en musique sous différentes formes, entre autres pour des productions européennes.

Puis, vint la partie populaire du concert, avec l’Hommage à Tommy Dorsay et Glenn Miller, avec laquelle le Maestro Kent Nagano et l’Orchestre semblaient aussi à l’aise que s’il s’agissait de grands classiques. Un beau mix de pièces populaires de l’époque qui nous donnait envie de danser. Il y avait également des ajouts propres à la pièce dans laquelle j’ai aussi remarqué quelques mesures de l’incontournable Summertime, de l’opéra Porky and Bess de George Gershwin. Deux trompettistes ont participé activement à ce volet du concert.

Il s’agissait ici également d’une commande de l’OSM et d’une première mondiale dues au talent de David Martin né en 1960. Il est un des musiciens les plus polyvalents au Canada, notamment comme trombone solo. Il a étudié la direction d’harmonie à la Northwestern University. Il a été formé à la direction d’orchestre au Conservatoire de musique de Montréal, et par Otto Werner-Mueller au Domaine Forget, dans Charlevoix. En tant qu’arrangeur-orchestrateur, il a écrit plus de cent arrangements pour orchestre qui ont été joués notamment par l’OSM. Il a également créé des arrangements pour des artistes tels que Corneille, Claude Dubois et Sylvain Cossette.

Des preuves que nous n’avons rien à envier lorsqu’il est question de talents  qui participent au développement de notre culture et aussi au développement de d’autres talents. En somme, une belle heure passée en compagnie de tout ce beau monde à savourer ce delectable cocktail pour les oreilles.

Crédits Photos : Antoine Saito