Le retour de la pétillante Julie Snyder à la barre d’un talk show était immensément espéré et attendu, mais la première en direct d’hier a amplement su composer avec l’énorme pression. Portée depuis quelques heures par les critiques élogieuses des médias et l’enthousiasme sans borne du public sur les réseaux sociaux, La semaine des 4 Julie, un titre imaginé par Stéphane Laporte mais qui n’a pas convaincu d’emblée Snyder, pimente la formule traditionnelle des shows de variété grâce à un décor grandiose, des invités rafraichissants , des topos originaux et une animatrice au sommet de son art.
Présentée du lundi au jeudi à 21h00 sur les ondes de V en direct des studios Grandé situés dans le quartier Pointe-St-Charles, l’émission a démarré avec fracas et sans aucun temps mort. En dedans de cinq minutes, Les Trois Accords ont interprété leur accrocheuse chanson thème (qui sera un ver d’oreille pour tous pendant les prochains mois), le premier ministre François Legault a fait un caméo et l’animatrice vedette est apparue sur un tapis roulant vêtue d’une grandiose robe à tuile rose signée Viktor&Rolf de laquelle est sorti le comédien Michel-Olivier Girard dont la carrière connait un second souffle depuis la parodie de ses publicités d’A&W au Bye Bye 2019 (il sera d’ailleurs officiellement un invité à l’émission du 16 janvier). Cette exubérance nous avait cruellement manqué!
Le signe de peace affiché sur le buste de la robe traduisait parfaitement l’état d’esprit de l’animatrice. Malgré une certaine nervosité, elle était en paix et à sa place. Possédant une répartie délicieuse et un sens de l’humour vif, Julie Snyder a offert un show qui lui ressemble, qui donne naturellement le sourire et qui permet de découvrir de nouveaux talents dont l’admirable et inspirante Khate Lessard, qui a été la première invitée et qui reviendra éventuellement à tire de collaboratrice. Elle a raconté sans filtre sa vaginoplastie. Un documentaire intitulé La quête de Khate sur la douloureuse opération est d’ailleurs disponible ici.
Julie a également fait découvrir l’homme cirque David Dimitri qui a impressionné en marchant sur un fil suspendu dans les airs du spectaculaire studio. Sur écran, ce moment stressant était tout simplement éblouissant. L’approche conviviale lors de l’entrevue avec Ellen DeGeneres a permis à la star internationale de se livrer avec franchise sur la dépression qui a suivi son coming out. Le splendide décor se démarque nettement de tout ce qu’on a vu précédemment. Coupoles de miroirs affichant une vue splendide de Montréal, passerelle roulante, lustres de perles Swarovski…C’est chic, impressionnant et invitant.
Voici ce qu’une détendue et fière Julie Snyder avait à nous dire lors d’une conférence de presse sur le plateau!
Avant d’aller rencontrer Ellen, tu cherchais son studio déguisée en Nemo. Le résultat était très drôle, mais ça aurait pu virer au ridicule. Où situes-tu ta limite du ridicule?
Il n’y en a pas de limite! Le ridicule ne tue pas sinon je serais morte et enterrée! Mais j’avoue que ta question est bonne. Je suis vraiment allée à l’aéroport m’enregistrer en étant habillé en Nemo. La fille de Warner, quand elle m’a vu suspendue après l’affiche d’Ellen DeGeneres habillée en Nemo, elle se demandait pourquoi elle avait accepté de nous accorder une entrevue! Mais j’adore aller trop loin pour ceux qui veulent aller nulle part. Ce n’est pas moi qui a dit ça, c’est Pierre Falardeau!
As-tu travaillé et perçu tes questions à Ellen DeGeneres différemment parce que c’est son métier d’être animatrice?
Non, pas du tout. Peu importe qui j’interviewe, que ce soit une intervieweuse ou un fildefériste, je me dis tout le temps que je dois essayer d’avoir le meilleur de cette personne. Ce que j’ai trouvé intéressant avec Ellen, c’est qu’elle a tout perdu, qu’elle a recommencé à zéro et qu’elle admette que elle, la funniest person in America, ait fait une dépression.
L’équipe nous trouvait juste weird de lui parler en français en plein milieu de l’entrevue. Je me suis sentie bizarre d’être dans un aussi grand plateau hollywoodien mais, à la fin, tout le monde avait l’air très content. Les gens ne m’ont pas tous compris car j’ai un accent épouvantable, mais Ellen m’a comprise et ça l’a ouvert davantage.
Tu as demandé à tes invités s’ils aiment prendre des risques. Considères-tu La semaine des 4 Julie comme un risque?
C’est un énorme risque. J’ai été influencée par ce que je ressens. C’est d’ailleurs peut-être pour ça qu’on avait envie d’avoir comme invité David Dimitri qui marche sur un fil dans les airs sans sécurité parce que faire un show en direct, c’est un peu ça.
Parmi les prochains invités cette semaine, mentionnons Yvon Deschamps, Louis-José Houde , Kevin Richardson et l’arrivée d’une nouvelle collaboratrice, Marie-Lyne Joncas. Le premier épisode, qui n’avait pas l’air d’une première tellement il était rodé; au quart de tour et sans pépin technique, est disponible en rediffusion ici.
Crédits Photos : Stéphanie Payez, Éklectik Média