Dinuk Wijeratne : une expérience musicale et culturelle

Nous avons pu assister, jeudi midi le 28 novembre dernier, à la Salle Urgel Bourgie du Musée des Beaux Arts de Montréal, à la première de deux représentations de Dinuk WijeratneRacines et influences alors qu’il dirigeait l’ensemble  I MUSICI.

Dinuk Wijeratne est un jeune chef d’orchestre, compositeur et pianiste. Né au Sri Lanka, il a grandi à Dubaï aux Emirats Arabes. Sa famille est venue s’ installer en Nouvelle Écosse en 2005 après qu’il eut fait ses débuts au Carnegie Hall à New York en 2004.

Une belle sélection autant classique que contemporaine était au programme. Tout d’abord, ce fut une de ses compositions, The Poetry of Squares, suivie d’une oeuvre de W.A.Mozart (1756-1791), une pièce on ne peuplus classique, Quatuor no. 19 en Do majeur, Les dissonances. Une mélodie pas du tout dissonante et qui avait sa place à travers une programmation plutôt contemporaine. Il a bien su diriger l’ensemble qui semblait subjugué par lui. Une pièce fort agréable à écouter, comme tout ce qui est signé Mozart d’ailleurs.

Ce fut par la suite une pièce contemporaine tirée du répertoire de J. Corigliano intitulée Voyage qui a été fort appréciée. Et le moment fort attendu arriva enfin, la première mondiale d’une oeuvre de Wijeratne, Gajaga Vannama, une mixture de classique et de contemporain pour former un bel alliage. Dinuk l’a interprétée au piano, tout en dirigeant I Musici. Il s’est posé sur le banc pour s’exécuter au clavier et a utilisé directement les cordes, obtenant ainsi des sons différents. Cette création nous a permis de découvrir le rythme et la tradition sri-lankaise. Par moment, on y remarquait de la dissonnance, propre au style contemporain, mais pas désagréable toutefois. On peut dire de Dinuk Wijeratne qu’il a un super sens du rythme autant dans sa composition que dans la direction de l’orchestre et l’interprétation de son oeuvre. Il va sans dire qu’il a été fortement et longtemps ovationné.

De Bela Bartok (1881-1945), on a pu entendre la Suite paysanne hongroise (version pour cordes). Une prestation qui n’a laissé personne indifférent puisqu’il s’agissait plutôt d’une pièce classique beaucoup plus harmonieuse que ce que l’on entend de lui habituellement, et super bien jouée. Nous avons aussi fait connaissance avec le tabla, une percussion  venant principalement de l’Inde du Nord. Il s’agit d’une paire de fûts, dont le Dayan produit des sons aigus alors que que le Bayan dégage des sons de basse. C’est Shawn Mativetskyi  qui nous a initiés à cet instrument avec Dinuk au piano. Shawn nous a aussi chanté un air dans un dialecte inconnu. Puis, retour à l’ensemble I Musici sous la direction de monsieur Wijeratne pour l’interprétation de d’autres de ses compositions, souvent aux registres contemporain et classique avec, à l’occasion, quelques mesures plutôt jazzées. Bref, de petites merveilles!

Une belle heure et demie passée à écouter un menu musical très varié ; l’apéro parfait avant le lunch.

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