ENTREVUE FICG : Mélissa Lavergne nous invite aux musiques de notre monde

Quelques heures avant la deuxième édition de Musique de notre monde, spectacle extérieur présenté ce soir à 20 heures au Festival International de la chanson de Granby, nous avons rencontré son animatrice pour une deuxième année consécutive, Mélissa Lavergne, qui ne tarissait pas d’éloges face à ce concept célébrant l’ouverture et la diversité musicale.

Quel était ton principal défi pour cette édition?

C’est un concept que j’aime beaucoup. Je le trouve nécessaire et important. Par contre, je te dirai qu’un défi, cette année, je n’en ai pas vraiment parce que, pour moi, c’est tellement naturel de m’intéresser à la musique du monde et à m’intéresser aux autres. Il y a un petit quelque chose avec les collaborations uniques qui me rend très heureuse. Je veux réussir à insuffler cette passion au festival et aux festivaliers pour idéalement, qui sait, faire un tour du chapeau et revenir l’an prochain!

Donc, l’objectif est le même que l’année dernière.

Exactement ! C’est faire découvrir aux festivaliers qui aiment déjà la musique francophone de nouveaux artistes, de nouveaux visages, de nouveaux talents, et de faire découvrir à nos artistes qui viennent de partout ailleurs et qui se sont établis au Québec notre culture francophone et le grand répertoire d’ici. Je pense que les artistes et les festivaliers sont vraiment gagnants après ce spectacle-là.

Comment détermine-t-on la selection des artistes ?

C’est surtout important de trouver des personnalités qui vont bien interagir, qui vont suivre de façon naturelle. Je pense, par exemple, au jumelage entre Vincent Vallières et Djely Tapa qui est mon grand coup de cœur de cette année. C’est une union pas nécessairement naturelle à première vue, mais, en mélangeant leurs musicalités, on a l’impression qu’ils ont écrit la chanson ensemble. Même chose avec Florence K et Ramon Chicharron  qui explore une avenue plus latino, c’est peut-être plus naturel, mais c’est aussi important de trouver des liens qui vont peut-être même dépasser le temps, traverser la soirée et poursuivre en collaboration. En fait, ce serait peut-être ça le but du jeu.

Est-ce que vous vous référez toujours au répertoire de l’artiste québécois pour amorcer la collaboration?

En fait, c’est l’artiste qui est parrainé, donc qui est d’une différente origine, qui choisit une pièce de son mentor. Dans le cas de Djely Tapa , c’est elle qui a choisi À hauteur d’homme de Vincent Vallières et les deux ensemble ont choisi une pièce du répertoire francophone québécois ou de la francophonie. Je pense que c’est ben trippant d’entendre des parfums exotiques sur nos chansons québécoises qu’on connaît de nos artistes contemporains et de voir les artistes jumelés choisir quelque chose de plus lointain. Ce soir, par exemple, il y aura autant du Gilles Vigneault que du Damien Robitaille.

Comment faites-vous pour savoir que vous avez bien choisi les chansons au niveau de l’équilibre général du spectacle?

S’il y a un frisson, on a bien choisi la chanson! Si les festivaliers ont les poils qui se dressent sur les bras, c’est mission accmplie. J’ai assisté aux répétitions du spectacle, parce que je ne joue pas dans chaque pièce, et, vraiment, j’ai eu le frisson à plusieurs reprises. C’est vraiment un spectacle de qualité musicalement et humainement de par ces rencontres-là.

Est-ce que vous vous donnez le droit à des improvisations ou c’est plutôt calculé ?

Dans la musique dite du monde, il y a beaucoup de place à l’improvisation, à l’exploration donc, oui, comme on s’inspire des autres cultures, il y a beaucoup de formes ouvertes donc il y a de la place pour ça. Il y a une flexibilité. Jean-François Lemieux  ,qui est le directeur musical,  navigue très très bien là-dedans puisqu’il est aussi le directeur de Afrikana Soul Sisters.

Est-ce que c’est plus facile de partir d’une chanson qui a déjà un rythme entraînant ou avec une ballade?

Je trouve que c’est une très bonne question. Moi, c’est ce que je préfère en tout cas. Je pense que ce n’est pas facile ni plus difficile, mais je peux te dire que je préfère partir de quelque chose de très entraînant et de le casser et d’en faire quelque chose de mélodramatique et plus mélancolique. Ça s’équivaut vraiment. Tout est dans le travail d’arrangement, mais je pense que, quand on part à gauche pour aller à droite ou de droite pour aller à gauche, c’est là où c’est le plus frappant et que ça marque le public. Ils réussissent à amener cette chanson-là complètement ailleurs.

Est-ce qu’il y a une possibilité de continuer ce spectacle-là dans d’autres festivals ?

Je trouve que c’est tellement un beau concept qu’on le souhaite. Idéalement, on souhaite revenir, ici,  à Granby, qui est le festival qui a créé l’évènement. L’année passée, c’était tellement grandiose, je pense qu’on était une vingtaine d’artistes, donc c’est beaucoup pour sortir et faire une tournée, mais un spectacle comme ce soir qui est de même qualité mais plus sobre en nombre d’artistes, c’est peut-être plus réaliste de s’imaginer le refaire.

Musique de notre monde réunit Vincent Vallières, Sally Folk, Yves Lambert, Florence K, Bïa, Caroline Savoie, Diogo Ramos, Djely Tapa, Ramon Chicharron, Vox Sambou, Daby Touré et Ayrad.

Crédits photos : Stéphanie Payez/Éklectik Média