Et c'est pas fini

Et c’est pas fini : la grande extase se produit tout en émotions

C’est le 12 janvier dernier dans un Centre Bell déchaîné et le 19 janvier au Centre Vidéotron de Québec à 20 heures que les 14 académiciens de la première édition québécoise de Star Académie ont célébré les 20 ans de ce télécrochet, le premier du genre au Québec, qui a marqué plusieurs générations. Si on se fie aux visages émus des chanteurs visiblement très heureux de se retrouver et aux spectateurs qui ont dansé, chanté et crié de la première à la dernière seconde, l’initiative de la candidate Suzie Villeneuve de réunir toute la cuvée s’est avérée encore plus payante, touchante, nostalgique et énergisante qu’escompté.

À l’intérieur de deux heures de spectacle accolé d’un entracte, Wilfred LeBouthillier, Marie-Élaine Thibert, Marie-Mai, Annie Villeneuve, François Babin, Jean-François Bastien, Martin Rouette, Maritza Bossé-Pelchat, Suzie Villeneuve, Émily Bégin, Dave Bourgeois, Élyse Robineault, Stéphane Mercier et Pascal Nguyen Deschênes ont replongé les 20 000 personnes présentes dans les gradins au cœur de la frénésie de l’année 2003. Une époque dans laquelle les gens étaient rivés en même temps à leur téléviseur et que des disques se vendaient en des centaines de milliers d’exemplaires.

Crédit photo : Stéphanie Payez / Éklectik Média

Le voyage a débuté avec la chanson Place des grands hommes de Patrick Bruel qui a subi un changement dans les paroles. Au lieu que les protagonistes se rencontrent dans 10 ans, les chanteurs, qui sont descendus un à un des gradins sous les huées enthousiastes de la foule, disaient qu’ils s’étaient donné rendez-vous dans 20 ans. Et ils ont tenu parole.

C’était particulièrement émouvant de les voir tous ensemble sur la même scène dans un décor de plateformes suspendues argentées qui était presque identique à celui des variétés du dimanche enregistré dans les studios MELS. Avec les musiciens bien à l’avant, les candidats qui demeurent sur scène pour jouer les choristes et les écrans géants diffusant des archives de cette première saison, le public était submergé de souvenirs et d’une légère mélancolie. C’était impressionnant de voir les candidats sur la même scène, complices comme autrefois, autant ceux qui sont demeurés dans le paysage musical que ceux qui y œuvrent davantage dans l’ombre.

Crédit photo : Stéphanie Payez / Éklectik Média

Chaque candidat a eu droit à deux chansons individuelles, en plus de participer à un sympathique medley de l’album Star Académie datant de 2003. Annie Villeneuve a conclu ce tour de piste avec la touchante Quand tout ça sera fini qui a rend les yeux humides autant l’interprète que ses admirateurs. La chanteuse a également livré ses succès Un ange qui passe et Tomber à l’eau en communion avec la foule qu’elle a fait chanter à plusieurs reprises. Le public pouvait ressentir ardemment les frissons et la reconnaissance qui émanaient des yeux de l’interprète qui sortira un nouvel extrait le 25 janvier prochain.

Marie-Élaine Thibert et Marie-Mai ont remédié au fait qu’elles n’avaient jamais chanté en duo avec reprenant The Best de la regrettée Tina Turner. Un numéro efficace et rythmé. Marie-Élaine Thibert a continué d’impressionner en revisitant des chansons nécessitant une technique vocale irréprochable comme les immortelles La Quête de Jacques Brel et Le ciel est à moi qui l’ont propulsé dans les étoiles du showbizz. Émily Bégin a levé d’un cran l’énergie déjà au plafond en chantant Légende Urbaine, Laissez-moi danser, Dansez Dansez et  sont les femmes sur des chorégraphies sensuelles.

Crédit photo : Stéphanie Payez / Éklectik Média

Élise Robinault, tout d’or vêtue, a offert une prestation nuancée de Zombie de The Cranberries, groupe auquel elle rend parfois hommage dans un spectacle en l’honneur de la regrettée Dolores O’Riordan. Le clou de la soirée a eu lieu lorsque Wilfred LeBouthillier a chanté La ballade de Jean Batailleur. Il avait peine à l’entamer tellement les gens criaient les paroles avec cœur. Cette réaction a profondément touché le chanteur qui n’a pu retenir ses larmes face à ce moment chaleureux qui galvanise le cœur et met un baume sur les épreuves plus difficiles vécues pendant ces 20 années.

Peu importe le temps qui passe, l’amour du public pour cette cuvée ne s’éteindra jamais. Et ce spectacle en était la plus belle des confirmations. Tellement qu’on espère que les retrouvailles dureront plus longtemps que le temps de deux spectacles…ou qu’ils soient tous de retour dans les salles dans 10 ans!

Crédit photo : Stéphanie Payez / Éklectik Média