Festival FAUV : Les Grandes Crues ont brisé la glace avec panache

L’humour vend au Québec, et ce n’est pas le contexte pandémique qui va changer cela! Dans la foulée des festivals musicaux se tenant dans des cinés-parcs ou dans des grands stationnements, les humoristes lancent les leurs! Un de ceux-ci débutait ce soir à l’Aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau de Montréal.

FAUV, qui a lieu les 3, 4, 5, 10, 11 et 12 juillet, propose des soirées d’humour animées par des stars du milieu et qui mettent en scène principalement des artistes de la relève. Destinés à être présentés à 21 heures, les spectacles ont trouvé preneurs aussi rapidement qu’un lion s’acharne sur une gazelle. Pour la première fin de semaine, des supplémentaires à 17h45 ont donc été ajoutées. C’est à cette représentation que les médias ont été convoqués. Le premier show de la première fin de semaine.

L’éclosion du bébé fauve. Au grand soleil brûlant. Heureusement, la petite scène et les écrans géants demeuraient visibles. Le décor aux teintes de mauve revêtait une ambiance d’une jungle plus sympathique que corrosive, tout comme à l’image du spectacle.

Les Grandes Crues, duo composé de Marie-Lyne Joncas et Ève Côté, ont été charismatiques et dynamiques comme à leur habitude. Les deux filles, qui étaient en sevrage de show depuis plus de 4 mois, ont spécialement faire avec leurs expressions imagées qui causent bien souvent des effets de surprise. Leur meilleure blague est survenue quand elles ont fait mention du terrible assassinat de Georges Floyd. Elles ont affirmé que, depuis, elles boivent juste du blanc, car c’est juste ça que les policiers tolèrent . Quant au poste d’animatrices qu’elles occupaient, elles l’ont accompli d’une manière concise et directe qui introduisait de manière alléchante les invités.

La COVID-19 et le climat de tension causé par la brutalité policière et la montée du mouvement #BlackLivesMatter ont bien sûr été abordés, mais pas trop, car le public s’est déplacé en grand nombre justement pour oublier momentanément la réalité.

Ce premier safari de l’humour (au volant) a relativement fait du bien au moral, mais certains éléments étaient assez déroutants. D’abord, le bruit des avions décollant perturbait mais embellissait en même temps le paysage. Ne pas entendre les gens rires dans un spectacle d’humour s’est avéré aussi déstabilisant pour le public que les artistes. Bien que les avalanches de klaxons peuvent être amusantes, elles ne remplaceront jamais de véritables éclats de rire humains. Vivre de façon isolée le plaisir que procure un divertissement vivant nécessite un certain apprentissage…

Premier invité de la soirée, Richardson Zéphir possédait une aura chaleureuse mais la qualité de ses textes laissait à désirer. Beaucoup de moments tombaient à plat. Les sujets d’apparence légère comme le doublage irréaliste d’Eddie Murphy et les commentaires sportifs à la télévision n’étaient pas assez abordés en profondeur.

De son côté, Simon Delisle a été beaucoup plus fluide dans son enchaînement. Plusieurs blagues ont frappé dans le mille dont les blancs préférés de Marilou commandités par RONA ainsi que le permis de pertinence qu’on devrait exiger aux influenceurs avant qu’ils se lancent sur le web. Il a également fait fort en comparant la toxicité de sa relation avec la COVID (il est immunosupprimé) avec celle entre Fanny et Damien de la série Fugueuse.

Anas Hassouna est définitivement celui qui a le plus interagi avec la foule en demandent aux gens dans les voitures proches de lui de crier leur métier pour en faire quelques blagues. Le début était divertissant, mais ça a fini par traîner en longueur. Le tout semblait décousu. Par contre, l’humoriste s’est bien rattrapé en fin de parcours lorsqu’il y est allé de quelques réflexions sur l’homophobie et le courage des homosexuels musulmans.

Étienne Dano a avoué être déconcerté par la marrée de pare-brises devant lui. Il a quand même réussi à placer quelques bons punchlines en parlant de sa voix radiophonique qui provoque des malaises lorsqu’il tente de faire des compliments et en mentionnant la pléiade de virus qui se logent dans les garderies. Jean-François Mercier a aussi traité de la thématique des enfants en décrivant en détail une sortie à un restaurant St-Hubert avec une ancienne flamme et ses deux frimousses rassemblant plutôt à des monstres. Quelques blagues salées étaient au menu mais, de manière générale, le numéro manquait de tonus.

L’engouement envers FAUV est tel qu’une fine de semaine de rire se tiendra à Drummondville les 24 et 25 juillet. Pour tous les détails, cliquez ici! L’argent recueilli lors de tous les spectacles ira à la Fondation Les Impatients qui vient en aide aux personnes ayant des problèmes de santé mentale. Demain dans le stationnement de l’aéroport, ce sera au tour de Mehdi Bousaidan, Coco Belliveau, JC Surette, Mélanie Couture, Pierre-Yves Roy-Desmarais et Yannick De Martino.

Crédits Photos : Stéphanie Payez, Éklectik Média