Hier soir, des milliers de personnes étaient attroupées devant la scène Bell et attendaient dans une impatience bouillonnante l’électrisant Émile Bilodeau, pour son concert aux FrancoFolies de Montréal. Les musiciens entrèrent les premiers sur scène et, dès qu’ils se mirent à pratiquer leur instrument, la foule se fit entendre bruyamment afin de manifester une vague d’amour pour l’artiste aux inspirations folk/blues/pop et rock.
Puis entra en scène le jeune, talentueux et rafraîchissant chanteur-compositeur-interprète qui fait maintenant l’unanimité auprès du public depuis la parution de son premier album, Rites de passage, en 2016. Ce fut guitare à la main qu’Émile foula les planches de la plus grande scène extérieure, entonnant la dynamique Tu me dirais-tu, de concert avec le public qui chantait de bon cœur chacune des paroles! Visiblement touché par l’éloquence de son public nombreux, Émile s’exclama : « Hey merci, Montréal, d’avoir répondu à l’appel de ce qui sera le plus gros show de toute ma carrière! Merci beaucoup! », avant de se retourner, souriant, pour remercier d’un digne signe de tête ses cinq musiciens.
Enchaînant ensuite : « Si vous êtes là, c’est un peu grâce aux réseaux sociaux et un peu grâce à cette plateforme de toujours que j’ai nommée : la TV ! », afin d’introduire sa chanson Passer à TV, sous les cris emballés de ses admirateurs. Retentit subséquemment la tant attendue Crise existentielle, pour le bonheur des fans qui s’étaient déplacés pour l’occasion.
Puisqu’il s’agissait d’un spectacle sous la forme « Émile Bilodeau et ses invités », celle qu’il décrivit comme sa sœur spirituelle, la chaleureuse Sara Dufour monta rejoindre son acolyte sous les projecteurs pour entraîner les spectateurs avec, dans un premier temps, Chez Té Mille, chanson de son cru tirée de son album éponyme sorti cette année, puis, Dehors, pièce figurant sur l’album du jeune homme de bientôt 23 ans (le 28 juin prochain). Un plaisir évident les animait tant à se produire mutuellement en spectacle, qu’à jouer ensemble… Leur bonheur transperçait l’assistance au grand complet, de l’avant de la scène à la rue Ste-Catherine ouest. La place des spectacles toute entière regorgeait d’exaltation! Un moment magique figé dans le temps. La chanteuse sortit alors de scène pour laisser Émile Bilodeau performer Je suis un fou et J’ai vu la France, cette dernière qui exprime toute son affection pour le Québec, la France et qui est un hymne à la francophonie dans son ensemble.
Vint au tour de Jérôme 50 de venir présenter « Hiérarchill », tirée de son album du même nom. Les plus jeunes gens de l’auditoire reconnurent le hit dès les premières notes et accompagnèrent à tout rompre le chanteur. Quelques instants plus tard, la jolie et amusante Rosalie Vaillancourt s’amena pour nous faire voyager d’Amsterdam à Honolulu, à l’aide de son comportement antisportif, lors de la populaire chanson Chaise musicale sur laquelle elle collabore. Ce dernier titre fit sautiller l’assistance, emportant chacun d’entre nous sur ses airs rythmés et sympathiques.
Émile rendit un touchant hommage à un Grand regretté de la chanson québécoise, notre Dédé Fortin national, en interprétant ensuite Le répondeur, seul, à la guitare acoustique, sous les lumières de téléphones portables allumées par centaines… Nous étions tous là, ensemble, à entonner en chœur les paroles de ce classique musical comme pour qu’il nous voit de là-haut, lui faire le plus beau des clins d’œil. Un moment à en donner des frissons!
Quelques titres plus tard, parmi lesquels se retrouvait un beau mélange de nouvelles compositions — que nous entendrons sans l’ombre d’un doute en octobre prochain sur son nouvel album à voir le jour — arriva le temps de dire au revoir à la magnifique intensité scénique d’Émile Bilodeau. Il termina le spectacle par sa connue J’en ai plein mon cass, accompagné de tous ses invités pour l’occasion, puis, sa profondément touchante Ça va, qu’il dédia d’ailleurs à l’un de ses collègues musiciens en deuil de sa conjointe, performance qui se conclut par un chaleureux câlin de groupe.
Aller voir Émile Bilodeau, c’est avant toute chose se faire cadeau d’une soirée haute en couleur ; il est merveilleusement prodigieux, énergiquement infatigable et, surtout, dans son élément. « Fait que tu me dirais-tu si l’avenir nous réserve de quoi de beau, tu me dirais-tu c’qu’y annoncent à météo »… À ta question, mon cher Émile, et à voir la folie dans laquelle tu as embarqué le Québec en entier, nous pouvons répondre sans hésitation aucune que le soleil brillera en tout temps sur ta carrière — déjà amorcée de belle manière — et que l’avenir te réserve encore d’innombrables surprises!
Crédits photos : Stéphanie Payez/Éklectik Média