Le 34ième Gala des prix Gémeaux avait promis une célébration de la diversité, et c’est exactement ce à quoi le public a eu droit autant au niveau des gagnants que dans l’animation inclusive de Véronique Cloutier. Pour son septième tour de piste, l’animatrice a réussi son pari de faire fi de l’interminable et ridicule guerre des réseaux en instaurant une ambiance prompte à célébrer globalement la richesse de notre télévision dans le rire et les larmes.
Celle qui a remporté un Gémeaux plus tôt dans l’après-midi pour le Rétroviseur de Micheline Lanctôt a opté pour des interventions courtes, minimes mais punchés. Cette sage décision a permis aux nombreux présentateurs de briller et d’imposer un rythme dynamique. À l’exception de l’ouverture chantée plutôt convenue et dépassée malgré sa pétarade d’effets spéciaux (qui ont littéralement mis le feu à la scène) , les numéros ont brillamment fait dans l’humour cinglant. Le plus marquant est sans contredit celui qui introduisait la catégorie meilleure animation : téléréalité remportée par une Marie-Ève Janvier chamboulée. Des artistes s’amusaient à faire l’autodescription des émissions nommées. Jean Leloup a ainsi commenté les images de L’amour est dans le pré…Savoureux et addictif!
Dans ce gala qui a honoré autant les productions radio-canadiennes (Lâcher prise, Plan B, District 31), que celles de TVA (Révolution, Léo, La vraie nature) et de Télé-Québec (Cochon Dingue , M’entends-tu? ), l’autodérision était aussi de mise avec la présence de Julie Snyder, Guy A.Lepage, Charles Lafortune et Christian Bégin qui se sont livrés à un jubilatoire bien-cuit écorchant, entre autres, le manque de parité.
La télévision québécoise n’est absolument rien sans son fidèle public, et le Gala a voulu focuser sur ce primordial élément. Pour dévoiler le Prix du public Fonds Cogeco, qui est allé sans surprise à un grand vainqueur de la soirée, District 31, Émilie Perreault et Patrick Lagacé ont présenté un montage d’émissions de style documentaire comme Deuxième Chance, 180 jours, De Garde 24h/7 et Faire oeuvre utile avant d’accueillir sur scène les gens du public qui ont livré sans pudeur leurs histoires dans le cadre de ces productions. L’audience en entier avait du mal a garder les yeux secs. Des émotions vraies qui ont frappé en plein cœur.
Les artistes œuvrant dans des fictions ont également réservé leur lot de moments touchants. Magalie Lépine Blondeau a rendu hommage à sa coprésentatrice, Béatrice Picard, 90 ans, en recréant le moment où cette dernière a remporté , en 1958 au gala des Splendeurs, le titre de Miss Radio Télévision Cinéma. En remportant dans la catégorie du Meilleur rôle féminin dans une série dramatique pour son interprétation époustouflante de Florence Morin dans la deuxième saison de Plan B, Sophie Lorain a fait fondre bien des cœurs avec son large sourire de fierté. Unité 9, de son côté, a été sacrée meilleure série dramatique annuelle. Son autrice, Danielle Trottier, a profité de cette ultime occasion pour faire un au revoir touchant à cette série qui a tant changé les mentalités. Ève Landry, révélée au grand public grâce à sa sidérante personnification de Jeanne Biron dans cette série, a enfin été récompensée pour son travail. Elle a livré le discours le plus émouvant de la soirée en déclarant, entre autres, qu’elle attendait ce moment depuis 26 ans.
Voici ici la liste des gagnants :
Meilleure série dramatique : Plan B, saison 2
Meilleure série dramatique annuelle : Unité 9, saison 7
Meilleure série dramatique quotidienne : District 31, saison 3
Meilleure comédie : Lâcher Prise, saison 3,
Meilleure série de variétés ou des arts de la scène : Révolution, saison 1
Meilleure émission ou séries d’entrevues ou talk-shows : La vraie nature, saison 2
Meilleure émission ou série originale produite pour les médias numériques : documentaire : Street Rap : le son de la rue
Prix du public Fonds Cogeco : District 31, saison 3
Meilleur premier rôle masculin : série dramatique : Claude Legault, Mensonges, saison 4
Meilleur premier rôle féminin : série dramatique : Sophie Lorain, Plan B, saison 2
Meilleur premier rôle masculin : série dramatique annuelle : Stéphane Demers, O’
Meilleur premier rôle féminin : série dramatique annuelle : Ève Landry, Unité 9, saison 7
Meilleur premier rôle masculin : série dramatique quotidienne : Patrice Godin, District 31, saison 3
Meilleur premier rôle féminin : série dramatique quotidienne : Hélène Bourgeois-Leclerc, District 31, saison 3
Meilleur premier rôle masculin : comédie : Fabien Cloutier, Léo, saison 1
Meilleur premier rôle féminin : comédie : Florence Longpré, M’entends-tu?, saison 1
Meilleur interprétation : humour : Pierre Brassard, Véronique Claveau, Anne Dorval, Patrice L’Ecuyer, Claude Legault, Bye Bye 2018
Meilleure animation : téléréalité : Marie-Ève Janvier, L’amour est dans le pré, saison 7
Meilleure animation : jeunesse : Pascal Barriault, Valérie Chevalier, Marilou Morin, Pascal Morrissette, Cochon Dingue, saison 3
Crédits Photos : Angéline Gosselin, Éklectik Média