God Control : Madonna suscite la controverse en faisant réfléchir

Le 14 juin dernier, Madonna lançait mondialement Madame X ,son quatorzième et plus récent album en carrière. Ce nouvel effort de la chanteuse se veut ainsi un melting pot de plusieurs styles, regroupant des chansons à saveur latine et pop ainsi que des ballades comme seul Madge nous a habitué. Si le premier single, Medellin ( en duo avec Maluma), se voulait un hymne latin aux sonorités dansantes, ce qui compose le reste de l’album résulte en une critique sociale des plus percutantes. Que ce soit pour les droits en faveur de la communauté LGBTQ+, des femmes ou bien pour le contrôle des armes à feu, Madonna ne pèse pas ses mots et n’a pas peur de montrer visuellement ce qui choque. Nous a-t-elle pas habituée à ce genre de stratège avec certains clips passés ( pensons à Like a Prayer)?

1999 ; Columbine, Colorado, école secondaire
2007 ; Blacksburg, Virginie, université Viriginia Tech
2012 ; Newtown, Connecticut, école primaire Sandy Hook
2016 ; Orlando, Floride, nightclub Pulse
2017 ; Las Vegas, festival de musique country sur la « Strip »

Ces quelques tristes dates célèbres (pour ne nommer que celles-là) ont malheuresement toutes un point commun. Elles ont été le théâtre de fusillades menant à la mort de plusieurs innocents. C’est dans ce contexte funèbre que la très poignante mais aussi disco God Control de Madonna tente de nous faire ouvrir les yeux. Si les paroles parlent d’un contrôle d’armes à feu perdu aux États-Unis avec un gouvernement qui ne semble pas agir, Madonna, elle, sait très bien comment percuter avec le vidéoclip qui accompagne la chanson.

God Control s’ouvre sur un avertissement de violence graphique pour ensuite nous montrer la fameuse Madame X au dactylo avec un air accablé sur le visage. Everybody knows the damn truth. Puis s’enchaînent des images de gens dans un nightclub dont l’innocente soirée de plaisir est interrompue par les coups de feu d’un homme qui tire sans aucun scrupule. Les corps tombent, le sang coule. Les images, elles, font mal. Elles font peur. Elles nous rappellent surtout cette nuit fatidique où 50 personnes ont perdu la vie sous les balles d’un tireur fou au Pulse Nightclub d’Orlando. Cette attaque contre la communauté LGBQT avait su révolter le monde entier, impuissant devant de telles atrocités.

Comment est-ce que nous en sommes arrivés là ? Pourquoi un gouvernement refuse d’agir après de tels crimes ? Il n’y a pas qu’aux États-Unis que la violence due aux armes à feu frappe. Il suffit de se rappeler un certain concert à Manchester de la chanteuse Ariana Grande en 2017, de la fusillade dans un cinéma lors d’une première de Batman : the dark knight rises en 2012 au Colorado ou encore plus près, juste ici, à la Polytechnique de Montréal en 1989 ou bien au collège Dawson en 2006. Madonna lance un message qui fait mal à regarder mais qui nous rappelle qu’il faut encore se poser des questions.

La chanson et le clip continuent vers les paroles We lost God control de la chorale Tiffin’s Children Choir. Puis, le son disco de la chanson (qui nous rappelle vaguement Confessions on a dancefloor) monte d’un cran pour nous laisser voir les gens s’amuser sur la piste de dance, dans un ordre décroissant chronologiquement. Ils s’amusent, ils dansent, inconscients du danger qui les guette. D’ailleurs, les paroles de la chanson veulent nous sensibiliser lorsqu’elle chante Blood of innocents, spread everywhere. La Madonne n’y va pas de main morte, et le clip enchaîne les images dérangeantes pour mener à une finale qui s’achève par un montage émouvant et sur la Madame X qui verse une larme. Nous avons juste envie de pleurer avec elle devant cette triste réalité. Puis les mots WAKE UP apparaissent sur un écran noir, suivis d’une citation d’Angela Lewis.

D’une durée de 8:22, ce nouveau vidéoclip de Madonna nous fait réfléchir mais, surtout, nous fait réaliser qu’il est grand temps qu’un changement survienne parce que plus personne n’est en sécurité. God Control est disponible sur toutes les plateformes de téléchargement et d’écoute en continu.