Boulay

Isabelle Boulay envoûte le Festival Stradivaria

Dans le cadre du Festival Stradivaria, Isabelle Boulay a livré mercredi soir dernier une représentation spéciale de son spectacle piano-voix Interprète à l’église Sainte-Jovite au Mont-Tremblant.

Pour l’occasion, l’église affichait salle comble jusqu’au balcon! La soirée a débuté par une chaleureuse ovation debout avant même que Benoît Sarrasin n’ait pu déposer ses mains sur le piano Esmonde White trônant sur l’autel. L’interprète a bercé le docile public conquis d’avance dans un nuage de réconfort parfaitement dosé de rires et de larmes.

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C’est au son de l’indomédable hymne aux voyages Jamais assez loin que le concert s’est entamé. Quelques lèvres balbutiaient les paroles et encore plus souriaient avec les yeux allumés de reconnaissance. La reconnaissance d’être enveloppé dans le doux écrin d’une voix aussi feutrée que puissante qui vit chaque mot, chaque virgule, chaque silence.

Les généreuses carresses, autant celles des chansons que celles qu’Isabelle Boulay dirigeait vers la foule avant de les déposer à son coeur, ont poursuivi leur chemin vers la poignante Souffir par toi n’est pas souffrir et Parle-moi qui n’a jamais perdu de son intensité au fil des années.

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Et puis, le contraste. Une pause des chansons tristes pour s’adresser au public. Avec une personnalité attachante et un humour détaché absolument savoureux. De petites confidences spontanées sur ses 50 ans qu’elle avait hâte d’avoir, sur son côté jovial que son répertoire ne met pas en valeur, sur ses démarches à 17 ans pour travailler avec Benoît Sarrasin et sa première rencontre avec Carla Bruni.

Retour du tranchant cocon envoûtant. L’immense talent vocal s’est fait sentir sur toutes les pièces, mais il y a eu des univers particulièrement marquants. La sensualité perverse de Mon amour (La supplique) écrite par Benjamin Biolay. Le triptyque de Serge Reggiani avec la faussement légère Il suffirait de presque rien, la nostalgique Ma fille et l’ode à la tolérance Si tu me payes un verre qui s’est conclue avec une splendide longue note qui a même réjoui sa propre interprète. Le crescendo émotionel de Je voulais te dire que je t’attends de Michel Jonasz qui a plongé l’église dans un état d’écoute exceptionnellement troublant.

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Bref, toutes les pièces choisies s’imbriquaient les unes dans les autres brillamment. Le dosage entre les succès d’Isabelle, son répertoire original et les reprises qui ont forgé son identité musicale s’est avéré aussi hypnotique que le rendu et les chorégraphies pratiquement en transe entre la chanteuse et le pied et le fil du micro.

Crédits Photos : Stéphanie Payez, Éklectik Média