Isabelle Boulay sur la même branche que Bashung

Pour cette deuxième soirée des Francos de Montréal, c’est nulle autre qu’Isabelle Boulay que l’on retrouvait au Théâtre Maisonneuve pour une première médiatique au son de son nouveau spectacle D’Amériques et de France. En guise de première partie, c’est l’autrice-compositrice et interprète Maude Audet qui avait pour mission de réchauffer la salle.

Pour ce mini concert de 45 minutes, Maude Audet a plongé le public dans les pièces de son plus récent album Il faut partir maintenant. Les chansons écrites par l’artiste dévoilent une grande introspection qui s’immisce parfaitement dans l’ambiance folk des années 60-70 qu’elle aime particulièrement. Seule ou avec sa guitare, Maude Audet nous a livré un doux voyage vers soi en chorégraphiant avec ses bras dans les airs les films de ses chansons.

Isabelle Boulay : rencontrer le feu qui brûle en elle

C’est sur les mots de Francis Cabrel et la chanson Hors Saison qu’Isabelle Boulay a ouvert le voile sur D’Amériques et de France. L’artiste, toujours heureuse de faire partie de la programmation des Francos de Montréal , a admis qu’elle vivait en cette soirée de première médiatique l’un des cinq plus gros tracs de sa carrière. Une affirmation qui a créé la surprise puisque rien ne transparaissait dans sa voix.

Accompagnée de ses musiciens qu’elle surnomme affectueusement les Frères Boulay, Isabelle Boulay nous a invité dans son répertoire avec des succès tels que Parle-moi, Jamais assez loin, Et mon coeur en prend plein la gueule ainsi que dans le répertoire des artistes qu’elle admire beaucoup dont Stéphan Eicher avec Tu ne me dois rien et Stephen Faukner pour la pièce Le Météore, chanson qu’elle dédie à son fils.

Comme à son habitude, Isabelle Boulay a profité des pauses entre les chansons pour nous partager des bouts de sa vie. Bien que son répertoire soit davantage nostalgique, voire triste si l’on se fit à la magnifique Ne me dit pas qu’il faut sourire, Isabelle ne reste pas moins quelqu’un d’extrêmement drôle. Sa spontanéité rend ses spectacles toujours riches en émotions.

© Stéphanie Payez / Éklectik Média

En mars dernier, Isabelle Boulay a lancé un tout nouvel opus intitulé Boulay chante Bashung – Les cheveux du plaisir. Un projet audacieux que l’artiste a inclus dans ce nouveau spectacle, et qui a établi sa propre loi. Quand Isabelle Boulay chante Bashung, une leçon d’interprétation se met en place et nous enveloppe dans une parenthèse inattendue.

Les chansons se sont enchaînées en commençant par Ma petite entreprise , dont l’orchestration plus pop nous a projeté directement dans une atmosphère qu’Isabelle ne nous avait pas encore révélée. Je t’ai manqué, J’passe pour une caravane, Osez Joséphine et La nuit je mens font partie du tour de piste dans lequel Isabelle Boulay nous a plongé, et dans lequel tout semblait différent, que ce soit dans sa voix, son interprétation et même dans sa manière de bouger. Le clou du spectacle est sans hésitation la sublime Madame Rêve. Pour cette dernière, l’interprète s’est littéralement métamorphosée, livrant une performance incroyablement incarnée et remplie de sensualité.

Isabelle Boulay nous séduit avec sa voix depuis maintenant 30 ans, mais quand il s’agit de Bashung , elle nous transporte à un niveau supérieur qu’il est difficile d’expliquer, mais beau à vivre. Pour l’interprète, Bashung est un artiste de haute voltige. On peut dire, après ce spectacle, qu’elle est sans aucun doute sur la même branche que lui.

Crédit photo : Stéphanie Payez / Éklectik Média