Khalid au Centre Bell : que des good vibes!

Après seulement deux albums et un EP en moins de deux ans, l’artiste américain Khalid remplit presque (13 692 personnes) déjà le Centre Bell lors d’une rare visite dans la métropole! Hier, on a vite compris pourquoi la jeunesse fringante était à ses pieds : à seulement 21 ans, l’auteur-compositeur-interprète fait preuve d’une puissance vocale ahurissante en plus d’inspirer grandement avec son message de liberté et de positivisme, ce qui s’avère si rafraichissant dans le paysage actuel de la pop internationale.

Si, de prime abord, le Centre Bell paraissait comme une trop grande salle pour bien mettre de l’avant son univers, le jeune homme a tôt fait d’anéantir les craintes. De passage pour sa tournée Free Spirit de l’album du même nom paru en avril 2019, Khalid a débuté avec la chanson titre devant une passerelle inversée de laquelle s’enchaînait des projections toutes plus impressionnantes les unes que les autres et qui, à elle seule, justifiait amplement l’endroit de présentation. Les musiciens se positionnaient sur les côtés et des danseurs s’incrustaient de temps à autre avec parcimonie sans ne jamais détourner l’attention du chanteur et de ses textes pertinents sur ce que ça signifie être un bon humain en 2019. Grâce à des éclairages sombres, la spectaculaire scénographie revêtait un caractère sobre et chaleureux qui correspondait parfaitement à la personnalité libre et optimiste de la vedette.

Parcourant tous ses opus et quelques collaborations devenues des hits planétaires dont Eastside, l’artiste a proposé un mélange à la fois moderne et classique de soul et R&B saupoudré de rap qui donnait autant envie de planer que de danser. Les nombreux spectateurs ne se sont d’ailleurs pas gênés pour montrer leur enthousiaste appréciation. Quand ils ne hurlaient pas à en faire trembler les murs, ils scandaient toutes les paroles sans la moindre hésitation, en enterrant parfois le chanteur! Cela a donné lieu à des moments de communion mémorables et touchants qui rendaient systématiquement heureux. Le chanteur a semblé reconnaissant face à cette affection, lui qui a été humble et généreux du début à la fin. Chaque fois qu’il se pointait aux extrémités de la scène, il provoquait l’hystérie comme seule une foule majoritairement adolescente peut créer.

Évidemment, les fans attendaient les grosses bombes comme Young, dumb and broke, Talk, Location et Better qui ont été écoutées en moyenne plus de 700 000 000 millions de fois sur Spotify, et ils n’ont pas du tout été déçus, mais le chanteur a profité de sa tribune pour surprendre en dehors de ces incontournables de sa jeune carrière. Sur Bluffin’, sa préférée de son second disque, il s’est livré un splendide combat à lui-même sur grand écran alors que pendant Vertigo, il a fait l’étalage de sa voix tantôt grave tantôt éraillée qui offrait de séduisantes irruptions aigues. Frissons garantis! Son contrôle vocal a vivement couper le souffle compte tenu de son jeune âge. Il a été aisément en mesure de faire fi de l’écho de l’amphithéâtre et éviter les problèmes techniques. Son sens du professionnel laisse promettre de très grandes choses…

Souvent seul sur scène et assis sur un tabouret, il a proposé des segments sensuels magnifiquement appuyés par un rideau en lambeaux et des graphismes donnant l’illusion de trois dimensions. Encore une fois, il a éclipsé la sensation d’être au Centre Bell ; on se croyait plutôt dans notre salon en compagnie de notre tendre moitié. Même si certains de ces moments finissaient par s’étioler et casser quelque peu le rythme (dont cette longue vidéo promouvant néanmoins l’importance de s’entourer de gens qui ouvrent notre esprit pour le mieux), on peut dire que Khalid a livré la marchandise et que la suite de sa carrière s’annonce des plus florissantes et intrigantes!