L’annonce d’un spectacle exclusif de Lara Fabian à Montréal et Québec n’a pas tardé à enthousiasmer le public québécois qui, attendant impatiemment son retour depuis des années, s’est empressé d’acheter tous les billets disponibles et de forcer une supplémentaire. Lors du premier concert présenté hier au Théâtre St-Denis, cette fébrilité et cette joie immenses de retrouver l’auteure-compositrice-interprète belge de 48 ans était évidemment extrêmement palpable chez les spectateurs qui ont multiplié sans peine les ovations debout, applaudissements chaleureux et témoignages d’amour spontanés. Débutant avec la pièce Chameleon issue de son disque anglophone Camouflage paru en octobre 2017, Lara Fabian a démontré avec brio tout au long de la soirée qu’elle en était un d’émotions pures autant sur le plan vocal que musical.
Sans attendre, elle a enchaîné tout en nuances avec son succès planétaire Je t’aime, témoignant ainsi toute sa reconnaissance de la plus belle des manières. Splendidement accompagnée de cinq musiciens et deux choristes, la chanteuse a proposé un spectacle alliant titres francophones adulés ici depuis des décennies et les pièces de Camouflage (dont Growing Wings , We are the flyers et Choose what you love most) dans d’efficaces versions plus smooth et jazz que sur l’album diamétralement pop. Puisqu’elle parcourt le monde depuis plusieurs mois avec son opus anglophone, les narrations hors-champ entendues pendant les changements de costumes ont eu lieu dans la langue de Shakespeare, ce qui jurait un peu avec le contexte et la sélection des chansons, mais le public n’a jamais véritablement boudé son plaisir, trop ravi d’entendre des pièces célèbres à la maison, là où la carrière de Lara a véritablement décollé.
Un écran géant découpé en banderoles diffusait de sublimes images de beautés de la nature comme des glaciers et des forêts aux allures mélancoliques. Ces projections, revêtant une ambiance à la fois intime et spectaculaire, permettaient aux textes de déployer davantage leurs sens cachés. Dévoilant une voix resplendissante en pleine possession de ses moyens, Lara a donné des frissons en offrant des longues notes aiguës sur la dynamique J’ai zappé, la touchante J’y crois encore et La différence, magnifique hymne à la communauté LGBTQ+ qui a été inspiré par la chanson Comme ils disent du regretté Charles Aznavour.
À la demande de la chanteuse, le public s’est improvisé choriste sur les refrains d’Humana, ce qui a créé un moment unique, rassembleur et émouvant. L’émotion à l’état brut s’est poursuivie de façon plus intense lors de Je suis malade. Même si l’artiste a chanté cette oeuvre de Serge Lama d’innombrables fois, elle lui a encore insufflé un mal-être profond déstabilisant de vérité. Impossible de détacher le regard et de ne pas être chamboulé en entendant ce spectre vocal qui a montré toute sa déchirure tantôt par des murmures tantôt par des cris refoulés. Il en a été de même lors de la livraison des poignantes Si tu m’aimes et Pas sans toi.
Qui dit spectacle spécial dit aussi invités spéciaux. Afin de rendre un tendre hommage à son amie disparue Maurane, Lara a interprété Tu es mon autre avec le chanteur grec George Perris qui a enchaîné en solo avec la pièce Broken Vow. Sa voix solide a bien été reçue par le public. Lara a aussi partagé la scène avec un de ses candidats lors de la sixième saison de La Voix, Félix Lemelin, pour le hit Tu t’en vas. C’était particulièrement attendrissant d’observer Lara être sincèrement excitée et en admiration devant les notes qui sortaient de la bouche de Lemelin.
Le spectacle s’est soldé avec une portion plus dansante au cours de laquelle les spectateurs n’ont pas hésité à se lever et taper des mains et des pieds. Au son de I will love again, Saisir le jour et Papillon, premier extrait du prochain album francophone qui a entièrement été conçu au Québec , le Théâtre St-Denis est devenu un véritable karaoké réjouissant! Lara Fabian se produira également ce soir dans la même salle avant d’envahir le Centre Vidéotron à Québec, demain, le 14 octobre. Quelques nouveaux billets ont été libérés, tous les détails ici!
Crédits Photos : Stéphanie Payez/Éklectik Média