Lisa LeBlanc acceuillie en rockstar au Corona

Pour son dernier spectacle en 2017, l’Acadienne Lisa LeBlanc s’est offert rien de moins qu’un Théâtre Corona affichant complet. Le public montréalais, qui n’a pas eu la chance d’admirer la chanteuse lors d’un long concert solo depuis près de deux ans, s’est repris de bien belle façon en la gavant d’applaudissements chaleureux, de cris stridents et de puissants tapements de pied. Retour sur une soirée encore plus survoltée qu’un show de Guns N’Roses.

La vedette elle-même a introduit la première partie, le band canadien Whitehorse, en sommant les spectateurs de profiter pleinement de la soirée sans l’aide d’une lentille de cellulaire. Le public a obéi en étant attentif et enthousiaste face aux pièces folk du groupe venu présenter leur album Panther In The Dollhouse paru cette année. Le couple formé de Luke Doucet et Melissa McClelland a bien réchauffé la salle pour Lisa LeBlanc, même si ce n’était pas particulièrement nécessaire dans les circonstances. L’ajout d’un téléphone aux micros pour modifier la voix, surtout lors de l’accrocheur refrain de Boys Like You, a permis à Whitehorse de se démarquer. Le registre vocal rauque de McClelland a également été une belle surprise.

Le reste de la soirée s’est déroulé dans la même ambiance avec une Lisa LeBlanc plus en forme que jamais. Débutant avec force avec City Slickers and Country Boys de son tout dernier opus anglophone Why You Wanna Leave, Runaway Queen?, l’Acadienne n’a pris de temps à confirmer sa réputation de bête de scène. Complice avec ses musiciens et la foule, elle a livré authentiquement son répertoire en démontrant à quel point elle s’amuse avec ses nombreuses guitares. Proposant une liste de chansons qui mêle habilement pièces très rythmées et morceaux plus doux, la chanteuse a fait plaisir à ses fans de la dernière heure en offrant les plus grands succès de son premier album homonyme dont J’pas un cowboy, Kraft Dinner, Cerveau ramoli (joliment revisitée de manière acoustique) et bien sûr l’incontournable Aujourd’hui, ma vie c’est de la marde. Entendre les spectateurs se défouler avec les paroles apprises par cœur à la virgule près a donné lieu à des moments d’une intensité et d’une magie indescriptibles qui ont semblé émouvoir la principale intéressée.

Avec son accent et expressions uniques teintés d’un humour honnête et incisif , elle a séduit tous les spectateurs. Ses anecdotes, juste assez longues, faisaient sourire, notamment celle concernant Katie Cruel, chanson traditionnelle qu’elle a reprise sur son album Highways Heartaches and Time Well Wasted qui figure désormais dans la bande sonore du western Good Time Girls dans lequel l’interprète tient aussi un petit rôle.

Évidemment, Lisa a mis de l’avant sa musique et ses textes, le seul décor étant de mignonnes petites lettres illuminées formant son prénom. Le segment le plus galvanisant de la soirée a sans aucun doute été la portion où le banjo était à l’honneur. LeBlanc grattait son instrument comme s’il n’y avait pas de lendemain au rythme des têtes se secouant sans retenue. Un instant des plus libérateurs.

Entamant maintenant une pause bien méritée pour le Temps des Fêtes, Lisa LeBlanc a laissé ses admirateurs montréalais avec un souvenir inoubliable…et le goût d’organiser un Kitchen Party louisianais avec un homme déguisé en canard!

Crédits Photos : Stéphanie Payez/Éklectik Média