Louis-José Houde charme une fois de plus avec « Préfère novembre »

MERCREDI 29 NOVEMBRE 2017 – L’OLYMPIA DE MONTRÉAL

Pour son quatrième one man show en carrière, l’humoriste favori des Québécois, Louis-José Houde, avait sans doute ressenti énormément de pression sur les épaules. Fort heureusement, ce dernier peut définitivement reprendre son souffle et se féliciter pour sa nouvelle production qui démontre assurément un savoir faire inébranlable. Intitulé Préfère novembre, sa grande première médiatique du spectacle, qui avait lieu à L’Olympia, n’a laissé personne indifférent. Alors que, pour la plupart des gens, ce mois infâme est synonyme de dépressions saisonnières, pour Louis-José, novembre est plutôt signe de légèreté et l’occasion pour lui de prendre le temps et de tout simplement pouvoir « regarder dans le vide ».

Pareillement à son précédent spectacle, c’est l’illustre Simon Gouache qui se charge de la première partie. L’humoriste étonne avec son admirable assurance sur scène et nous prouve qu’il a l’étoffe pour continuer en humour. Ce n’est pas pour rien que Louis-José lui confère une grande confiance, car rien que sa désopilante incompréhension des gens qui aiment « aller aux pommes » et ceux qui partent en voyage pendant quatre mois avec un simple « pack sac » suffit à faire déplonger les rires.

Louis-José Houde ne fait qu’entrer en scène et c’est un succès instantané. Dans un décor simpliste, son charisme et ses mimiques cinglantes mettent amplement les spectateurs à l’aise. Ayant atteint la quarantaine en octobre dernier, l’humoriste n’hésite surtout pas à nous le faire rappeler durant la soirée, avec beaucoup d’autodérision. Ajoutez à cela un vocabulaire riche, mais accessible, Louis-José est au sommet de son art et n’a plus rien à prouver, ce qui fait de Préfère novembre un véritable aboutissement en soi. Juste son numéro sur les mères monoparentales vaut à lui seul largement le détour.

Certes, il ne se réinvente pas, mais force est de constater que la formule unique qu’il a su ficeler en quinze années de tournées, accompagné de son script-éditeur de toujours François Avard, réussit à séduire une fois de plus son public. Un agréable retour aux sources qui nous ramène, à notre plus grand bonheur, à l’époque élogieuse de son deuxième one man show, Suivre la parade, où la clé réside probablement dans le fait que le spectacle possède un fil conducteur finement cousu entre chaque numéros. Ce qui entraîne l’auditoire à se laisser embarquer dans ses récits sans s’y perdre. Malgré tout, il aurait été agréable de pouvoir distinguer les numéros avec de petites coupures afin de pouvoir encore plus cerner les propositions, mais ce n’est qu’un petit détail qui ne ruine en rien l’oeuvre.

Ayant l’habitude de dépeindre merveilleusement des sujets plus anecdotiques que de fonds, cette fois-ci, il s’est permis de se pencher sur des sujets plutôt sensibles tels que le racisme et l’homophobie. Mais le tout d’une manière incroyablement juste, sans malice, sans aucune revendication ni sermon, simplement un plaisir de l’entendre parler d’ouverture d’esprit, à sa manière bien à lui.

Louis-José Houde nous offre un spectacle éloquent, à la hauteur de sa réputation, et bien fignolé. Il n’y a pas à dire, je ne crois pas que quelqu’un puisse un jour détester cet être à la fois réservé et énergique. Il a compris comment faire rire et nous émouvoir. Bravo!

Pour les détails de la tournée Préfère novembre, rendez-vous immédiatement sur son site web ici.

Crédits photos : ©Stéphane Couturier