Marie-Josée Lord est une personnalité appréciée pour son charisme, sa générosité et sa simplicité. Devant un public qui semblait conquis d’avance, la soprano québécoise d’origine haïtienne nous présentait hier soir dans le cadre du festival Montréal en Lumière son récital Femmes, accompagné de l’Orchestre Symphonique de Laval au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts. Ce concert marquait aussi le lancement de son CD, en reprenant les œuvres qu’elle a récemment enregistrées pour la maison Atma Classique.
La voix est pour moi le plus bel instrument qui soit. C’est aussi le plus fragile. Lors d’une représentation d’opéra, le jeu peut combler certaines lacunes. En concert, les chanteurs sont davantage exposés au public sans pouvoir en cacher les imperfections et les caprices.
©Victor Diaz Lamich/Montréal en Lumière
Hier soir, c’était encore plus évident alors que Marie-Josée Lord chantait derrière un micro. Notre soprano n’était pas au meilleur de sa forme. Certains passages de l’aigu au médium, et encore plus, du médium au grave manquaient de contrôle et affichait un vibrato peu agréable à entendre.
Je crois aussi qu’elle ne devrait pas s’attaquer à un monument tel qu’Aida de Verdi. Si le « Ritorna Vincitor! » a été bien chanté, malheureusement la voix manquait d’ampleur dans l’« O Patria Mia ». Le moment le plus beau a sans doute été son interprétation de « Cet affreux combat… Pleurez, pleurez mes yeux » du Cid de Jules Massenet. Son approche était émouvante. Je ne sais pas si la sono était en cause, mais d’où j’étais dans la salle, je ne parvenais pas à comprendre les paroles, ce qui n’a pas été le cas à l’aria « Celui dont la parole…il est doux, il est bon » d’Hérodiade de Jules Massenet qui venait tout de suite après.
©Victor Diaz Lamich/Montréal en Lumière
L’Orchestre symphonique de Laval sous la direction d’Alain Trudel a fait un travail exceptionnel d’accompagnement. Les quelques pièces entendues entre les prestations vocales de madame Lord ont certes contribué à agrémenter cette soirée musicale inégale. Je souligne au passage la magnifique « Méditation » tirée de l’Opéra Thaïs de Massenet avec le violoniste Antoine Bareil.
Marie-Josée lord, soprano
Orchestre Symphonique de Laval
Alain Trudel, chef d’orchestre
Antoine Bareil, violoniste
Femmes
Montréal en lumière
Théâtre Maisonneuve, Place des Arts
Le 27 février 2018 à 19h30
Crédit de la photo de couverture : © Victor Diaz Lamich/Montréal en Lumière