À la fin du mois de septembre, Mario Pelchat nous a invités au cœur de son vignoble pour nous parler de sa carrière qui souffle sa quarantième bougie cette année. Pour marquer le coup, l’artiste a également profiter de l’occasion pour dévoiler son tout nouvel opus, Comme au premier rendez-vous , qui est un parfait mélange entre nouvelles chansons et ses plus grands succès. Afin d’en savoir un peu plus sur la création de l’album, Mario Pelchat a répondu à nos questions.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire votre lancement ici, à votre Domaine Pelchat Lemaître-Auger ?
Ben ici, c’est un projet que ma femme et moi on a à deux. Lemaître-Auger c’est elle, c’est son nom de famille. C’est aussi parce que c’est comme l’aboutissement d’un rêve qu’on a en commun, mais un rêve que j’avais moi de chanter chez moi et d’inviter les gens dans ma cour pour leur chanter des chansons. C’est enfin une réalité! On a construit pendant toute la pandémie ce bâtiment-là, la boutique et tout. Je trouvais que c’était un moment tout indiqué pour faire un bilan de vie en chanson, mais aussi de partager avec les gens ce que je suis devenu et où je suis aujourd’hui.
Le vignoble comporte une salle de spectacle. Quelle en sera la programmation?
Je vais présenter des spectacles de juin jusqu’à la fin septembre. Au début, ce sera mes spectacles parce que c’est ce que les gens réclament. C’est mon projet à moi. Il va y avoir des défilés dans le milieu de la mode. Puis, dans un avenir pas si lointain, je vais présenter de nouveaux artistes. L’idée, c’est que les gens viennent découvrir le coin, nos vins et en même temps qu’ils puissent assister à un spectacle et passer un bon moment social. On en a besoin de social en ce moment!
Parlant de vin, il y a une cuvée anniversaire qui est sortie et la bouteille est absolument magnifique.
Une édition 40ème , ça faisait longtemps qu’on voulait proposer ça aux gens. La bouteille est enfin vente en édition limitée. C’est un vin mousseux qui est élevé pendant 28 mois et qui apporte un côté supérieur au vin.
Votre album s’appelle Comme au premier rendez-vous , qui est d’ailleurs la chanson titre de l’album. La chanson vient de Jacques Vénéruso qui a écrit la majorité des nouvelles pièces de cet album.
Jacque Vénéruso a écrit la plupart des chansons, mais pas toutes, il y a aussi Éric Benzi, Francis Basset, Rick Allison et David Esposito. Je n’ai pas écrit sur cet album parce que je n’avais pas vraiment le temps, ce sont des cadeaux qu’on m’a offerts. La seule chose qu’on m’a demandée, c’est sur quel thème j’avais envie de m’exprimer. Je leur ai donc donné des idées de direction, des sujets de chansons et ils sont partis là-dessus, et c’est comme si je les avais écrites moi-même.
Justement, les sujets sont très personnels. On a qu’à penser aux chansons À l’enfant que je n’ai pas, Terre promise ou encore Au revoir. Est-ce qu’on doit interpréter la chanson Au revoir comme un adieu?
Non, il ne faut pas le voir comme ça, c’est vraiment une belle chanson de fin de soirée, de fin de show. C’est plus dans le sens qu’il va y avoir d’autres shows. En tout cas, j’espère que ce n’est pas un testament (rires)!
Sur la chanson Comme au premier au rendez-vous, vous exprimez le besoin ardent de juste être là, sur scène. Est-ce que le feu d’être sur scène brûle encore aussi fort aujourd’hui ?
Ah oui! Aussi fort qu’avant! C’est d’ailleurs pour ça que je continue de faire des shows, c’est comme à mes débuts. Je ressens exactement la même fébrilité, la même excitation. C’est un pur bonheur et le jour où je n’aurai plu ce plaisir-là de monter sur scène, je devrais m’arrêter et si je ne m’arrête pas, il faudra me le dire (rires)!
L’orchestration m’a fait penser à votre album Toujours de nous parce qu’il y a entre autre beaucoup de violon. Comment avez-vous décidé ça ?
En fait, j’ai vraiment laissé carte blanche à Jacques Vénéruso qui a aussi réalisé l’album. La seule chose que j’ai trouvé dommage ce sont les difficultés qu’on avait de voyager à cause de la pandémie. J’aurai aimé travailler avec lui, proche de lui et de toute son équipe. Ce sont des gens qui ne me connaissaient pas donc ça aurait été l’fun, on aurait découvert des choses pour travailler ensemble. On aurait appris à se connaître et ça aurait donné lieu peut-être à une émotion différente. On se parlait par Skype ou Face time, c’était cool, mais ce n’est vraiment pas pareil que lorsqu’on est proche.
C’est étonnant parce que lorsqu’on écoute les chansons, on a l’impression que vous êtes des complices de longue date.
Oui c’est vrai, mais Vénéruso m’avait déjà écrite une chanson en 1998 sur une compilation qui s’appelait Les incontournables. C’était, pour la plupart, des anciennes chansons, mais il y avait une chanson originale qui s’appelle Géant à genoux, et c’est lui qui me l’avait écrite avec Éric Benzi. On avait déjà travaillé ensemble, mais ça fait presque 25 ans.
Comme au premier rendez-vous est un album double. Le deuxième disque comprend vos plus grands succès. Comment ça s’est fait la sélection ?
Ils ne sont pas tous là! En fait, je voulais faire une sélection des projets des 40 dernières années, pas juste des succès que j’ai eu en radio, parce que là j’aurai eu plus de chansons que ça. À un moment donné, on ne voulait pas que ça coûte trop cher aux gens, donc on s’est arrêté à 15 titres. J’ai repris dans chaque décennie et aussi dans les projets thématiques que j’ai faite, par exemple les hommages à Gilbert Bécaud et à Charles Aznavour…
Est-ce que vous avez songé à refaire vos chansons plutôt que de remettre vos chansons en version originale ?
Non, je ne voulais pas les reprendre parce que, quand on a aimé une chanson dans une orchestration, dans l’interprétation que j’ai fait, j’avais peur que les refaire les dénature. Aussi, j’ai tendance à aller ailleurs. Tu sais, à force de les faire, on a envie d’apporter quelque chose de nouveau, mais ce qu’on a fait spontanément en studio, c’est ça que les gens ont aimé, c’est ça qui a marqué, donc je pense que les gens vont préférer ça.
Avez-vous déjà une idée de comment va se dessiner votre spectacle ?
Non ! On va le monter en janvier. Je sais déjà qu’il va y avoir les chansons de l’album et beaucoup de vieilles chansons. Je sais qu’il va y avoir des chansons qui m’ont influencé, des artistes qui m’ont influencé, mais le bâti du show n’est pas fait encore. Je vais faire ça en janvier après Noël.
Est-ce que ça vous rajoute de la pression de monter votre spectacle en janvier alors que la tournée débute en février ?
J’ai toujours fait ça comme ça. Souvent, à une semaine de la première, on n’avait pas encore l’ordre des chansons de fait. C’est stressant, mais on dirait que ça nous pousse, que ça nous stimule à sortir des idées plus vite. Cela dit, je prends de l’âge, donc ça veut dire qu’en décembre, en amont, je vais commencer à me faire une tête.
Pour quelle chanson recevez-vous encore plusieurs témoignages et confidences?
Ce n’est souvent pas les chansons qui ont marché le plus. Les gens me parlent beaucoup de la chanson Le semeur que j’ai fait pour mon grand-père. Ils la choisissent pour un service funéraire. Il y a aussi la chanson Je n’t’aime plus qui a été marquante.
Une fois, à Chibougamau, il y a une madame qui m’a dit : Mon refuge, c’est de loin ma chanson préférée. C’est une chanson qui n’a pas tourné à la radio, mais qui, pour moi, a aussi une résonance particulière. Je suis très fier qu’on me parle de cette chanson-là. Quand on vient vers moi avec des chansons qui n’ont pas été des gros hits, ça me fait réaliser que les gens écoutent vraiment et s’approprient les chansons.
Quelle chanson aimeriez-vous qu’elle ait un peu plus de visibilité ?
Mon refuge en est une. Il y a aussi Renaître à la vie qui, pour moi, a une grande importance.
Finalement, quelle chanson êtes-vous encore étonné que les gens aiment encore autant ?
Pleurs dans la pluie, ça m’impressionne encore (rires)!
Le spectacle a donné droit à de beaux moments d’émotion. Ces retrouvailles entre le chanteur et le public transpiraient l’authenticité, la fébrilité et la joie. Entouré de musiciens et de choristes, Mario Pelchat a donné un magnifique avant-goût de son dernier album. Les pièces Je connais l’hiver, Je me suis trop pressé de vivre, Comme au premier rendez-vous et Notre Terre Promise étaient les plus accrocheuses grâce à des mélodies enveloppantes et à des textes francs auxquels il est facile de s’identifier. Un segment que le public composé de fans et d’amis artistes a particulièrement adoré a été le medley de trois grands succès : Aimer, Je n’t’aime plus et l’incontournable Pleurs dans la pluie.
L’album double Comme au premier rendez-vous est disponible dans les magasins et sur les plateformes de téléchargement.
Crédits Photos : Stéphanie Payez, Éklectik Média