Mes premiers succès d’Annie Blanchard : comme un bon vieux road trip…

Pandémie oblige, plusieurs artistes se tournent vers les spectacles virtuels pour faire plaisir à leurs fans et continuer d’exercer leur passion. La dernière en lice est Annie Blanchard. Ce soir, la chanteuse originaire de Maisonnette au Nouveau-Brunswick a présenté l’unique représentation du concert Mes premiers succès dans lequel elle a revisité quelques pièces marquantes de ses cinq albums.

En direct du studio Open House à Longueuil, l’autrice-compositrice-interprète a concocté 75 minutes de prestations et de confidences qui ont permis aux internautes d’en savoir davantage sur le processus créatifs de certaines chansons, de connaître les raisons derrière le choix de quelques reprises et de se délecter de croustillantes anecdotes!

Le tout s’est amorcé par un montage rempli de photos d’elle et de ses admirateurs envoyées par ceux-ci afin de les remercier de leur présence depuis 2005. Puis, la mélancolique Aide-moi à passer la nuit a retenti. Elle a ensuite enchaîné avec une autre reprise, Je vais à Londres, popularisée par Renée Martel avec qui elle est partie en tournée pendant deux ans en assurant sa première partie. Ce début tout en relecture n’a rien d’étonnant puisque la chanteuse à l’accent craquant a avoué aimer personnaliser les reprises. Elle ne pouvait mieux dire car, effectivement, elle s’approprie à merveille les titres qu’elle adore en les transportant ailleurs sans ne jamais les et se dénaturaliser.

Accompagnée du guitariste Hubert Maheux , elle a offert la magnifique Sur l’autre rive, pièce-titre de son tout premier album, que Catherine Durand lui a écrite en hommage à la relation entre ses grands-parents. Son émotion pendant la livraison de la chanson était palpable et touchante. Pour voyager à travers son deuxième album, Marcher vers le Nord paru en 2010, le ton est devenu plus léger puisqu’elle s’est remémorée le tournage du vidéoclip de la pièce-titre chantée en duo avec sa très bonne amie Laurence Jalbert. Le froid de la neige, les cheveux au vent et sur les lèvres maquillées, les fous rires interminables…On se croyait sur place avec elles! Tout de suite après, place au troisième opus éponyme avec la splendide T’es tout ce que j’ai écrite par Wilfred LeBouthillier qui était fort populaire lors de la tournée et Place à l’amour.

Les petites anecdotes de tournée ne sont pas arrêtées là! Fière participante de La Caravane Country instaurée par Laurence Jalbert, elle a subi une crevaison sur la route 132 vers la Gaspésie avec l’autobus du spectacle. Sous les regards de gens curieux, elle a aidé les 2Frères à changer le pneu! Un long mais sympathique préambule pour introduire la pièce Mon étoile qui se déroule…en Gaspésie!

En forme vocalement, elle irradiait de bonheur et a réussi à nous transmettre son état d’esprit à travers nos écrans. Livrées avec nuances et émotions , ses pièces country ont clos avec douceur ce petit lundi pluvieux. La portion entrevue menée par Geneviève Leclerc,  qui agissait ici à titre de directrice artistique du spectacle et consœur de l’agence de spectacles BAM Artistik,  a permis d’en apprendre davantage sur comment se définit Annie Blanchard en tant qu’artiste. Elle qui a toujours fait et dit ce qu’elle voulait en show sans la moins restriction n’a pas eu le choix s’adapter à la situation actuelle, se disant toutefois que ce ne se sont pas ces tristes événements qui l’empêcheront de continuer à produire de la musique. D’ailleurs, demain, elle rentrera en studio pour commencer une pré-production de nouvelles chansons. Comme on a hâte d’entendre le résultat! Lors de ce court entretien, elle a également admis que ses deux derniers albums, Those were the days (2016) et Welcome Soleil (2018), ont véritablement forgé son identité et son style country.

Parlant de ces disques, elle a interprété deux reprises issues de ces derniers : Don’t stop de Fleetwood Mac et C’est la saison traduite en français par Patrick Norman. Évidemment, la soirée a pris fin avec Évangéline, son premier gros succès commercial, chanson de l’année à l’ADISQ en 2006, sa chanson complice qu’elle emmène partout où elle va et dont elle ne se tannera jamais.

Si vous avez manqué votre chance de regarder Mes premiers succès, ne soyez pas trop tristes car Annie Blanchard planifie faire d’autres spectacles virtuels de ce genre pendant l’été, tous avec des thématiques différentes, à l’instar de la directrice artistique du spectacle. Ça promet!