Michel Rivard

Michel Rivard : un tour du bloc de 50 ans de chansons

Mardi, le 13 juin, nous avions rendez-vous avec Michel Rivard, dans le cadre des Francos de Montréal, au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts de Montréal. Un rendez-vous avec l’auteur-compositeur-interprète, l’acteur et, avant tout, un rendez-vous avec l’être humain, son authenticité, sa poésie et sa générosité. C’est toujours un pur bonheur de revoir cet homme sur scène, de l’entendre tout nous raconter sur sa vie et les chansons qu’il a le plus aimées. En plus de toutes les qualités déjà énumérées, c’est également un parfait conteur, conteur autant de faits cocasses que de moments plus sérieux, poétiques, conséquents.

Un tour de chant comportant dix-neuf de ses succès, tous nommés au début de chaque présentation sur un écran géant au fond de la scène, pas d’excuse pour en oublier. Ses commentaires entre les chansons, toujours d’une pertinence incroyable, sont enchanteurs, frais, parfois humoristiques, parfois rêveurs, et d’autres nous portant à la réflexion. Une chose est certaine, il ne laisse personne sur son appétit.

Son groupe musical qui l’accompagne, le Flybin Band, est le complément parfait pour un spectacle d’une telle qualité, en sachant que par moment, ils étaient onze sur la scène, en tenant compte des choristes. Les arrangements musicaux signés François Richard étaient d’une justesse phénoménale et faisaient ressortir les petits quelques choses que comportaient chacun de ses succès. Le spectacle s’est amorcé avec la chanson titre du spectacle, Le tour du bloc, que nous avons appris à connaître, à apprécier et surtout à visualiser tellement les détails en sont clairs, précis, tout en y gardant un petit côté poétique qui se reflète parfois dans le choix des mots ou encore dans l’interprétation.

Crédit photo : Victor Diaz Lamich

Maintenant que nous connaissons bien le secteur de son bloc, une petite promenade à l’Île Perrot qui nous amène au Motel mon repos, un petit instant d’intimité entre lui et la blonde du moment. Un instant intime qui s’est prolongé jusqu’à La lune d’automne, en attendant de se rendre sur la Rive sud, avec La belle promeneuse. Un petit commentaire et quelques notes nous avertissant du Le Retour de Don Quichotte, a suscité, avant même qu’il l’interprète, une salve d’applaudissement en provenance de la foule qui remplissait le Théâtre Maisonneuve. Une foule composée majoritairement de Baby Boomers et les deux générations qui ont suivi.

Il n’a pas pu s’empêcher de nous glisser un avertissement, un conseil d’un ami à ses nombreux autres amis, Méfiez-vous du grand amour. Comment ne pas en tenir compte. Maintenant qu’il nous a offert sa consultation gratuite sur l’amour, le voilà qui nous amène à Schefferville, le dernier train, ville nordique à moins de 2 km de la frontière du Labrador, où l’on vient de fermer une mine.

Une randonné d’où il est Tombé du Ciel. Michel Rivard ne pouvait pas ne pas prendre une pause bien méritée. C’est donc sur La complainte du phoque en Alaska qu’il nous a quittés pour  une quinzaine de minutes, une chanson qui, quelles que soient les circonstances auxquelles elle est chantée, et par qui, attire toujours chez moi les larmes, ce qui fut encore le cas hier soir. Il va de soi que l’assistance s’est jointe à lui, il nous a même laissé chanter quelques mesures sans lui, il a pu constater que chacun en connaissait toutes les paroles. Ce fut un des moments phares de la soirée.

Crédit photo : Victor Diaz Lamich

À son retour, l’histoire dramatique du Privé, qui fut suivie de La valse de l’Idiot, dont le commentaire qui la précédait, concernait sur l’ensemble des circonstances qui étaient derrière l’écriture de cette chanson. Un commentaire très précieux et qui était très explicatif, des confidences sincères qu’il nous a livrées. Une valse qui a créé Un trou dans les nuages pour nous conduire vers L’oubli. Un oubli qui fait de plus en plus de mal à de plus en plus de personnes, soit qu’elles souffrent dudit mal ou qu’elles sont les personnes oubliées. Une performance émotive qui fut fortement applaudie.

Avec la prestation suivante, Libérez le trésor, auquel il nous a demandé notre participation pour accompagner son choriste, qui nous a fait claquer des doigts, il a encore touché plusieurs cordes sensibles et les applaudissements qui ont suivi en furent la preuve. Il ne pouvait pas ne pas nous offrir Tous simplement jaloux qui nous a conduits vers Confiance qui n’a laissé personne indifférente non plus. Il nous a aussi prouvé que Le maudit bonheur existait pour finalement nous amener vers l’eau qu’il aime tellement en nous manifestant son désir de Je voudrais voir la mer. Un tonnerre d’applaudissements a suivi et nous avons eu droit à trois rappels, en commençant par une certaine inconnue du nom de Ginette. Il nous a encore laissé pénétrer dans son cœur et ses pensées avec Le Blues de la métropole pour terminer avec Le beau grand jamais vu.

Une soirée remplie d’émotions, et de confidences. On peut dire de Michel Rivard, qu’il sait comment célébrer un cinquantième anniversaire de carrière et faire plaisir à tous ses fans. Une réussite sans contredit. La présentation d’hier soir était la dernière à Montréal, mais durant l’été, l’ami Michel Rivard se promènera à travers la province, veuillez donc consulter les journaux locaux pour connaître la date qu’il sera dans votre région. Un spectacle qu’il ne faut absolument pas manquer.

 

One comment

  1. Diane, tu nous donnes le goût d‘aller écouter son répertoire, merci, quelle belle description!

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