Monster Hunter : une bataille splendide mais vide ★★1/2

À l’affiche dès aujourd’hui, Monster Hunter est une adaptation du jeu vidéo du même nom de Capcom qui, vous l’aurez deviné, met en scène des chasseurs de monstres. Une prémisse très simple de ce genre peut parfois s’avérer suffisante pour des jeux vidéo, mais manque de substance pour un long-métrage d’envergure.

Or, le nom du scénariste et réalisateur Paul W.S Anderson au générique et la présence de sa conjointe, l’actrice ukrainienne Milla Jovovich, comme tête d’affiche rendent la chose beaucoup plus attrayante, surtout pour les amateurs des six films à succès basés sur le jeu Resident Evil qu’ils ont fait ensemble. Après avoir visionné le résultat, force est de constater que nos attentes étaient malheureusement peut-être trop élevées…

Jovovich incarne Artemis, une lieutenante de l’armée américaine qui est est transportée avec son équipe dans un univers apocalyptique aux intempéries changeantes. Dans ce désert grondent des monstres assoiffés de chair. Pour les combattre, Artemis s’unira avec un chasseur solitaire de cet univers (Tony Jaa de la trilogie Ong-Bak), et ils ne seront pas au bout de leur peine…

Les films tirés de l’industrie des jeux vidéo font souvent l’objet de critiques négatives au niveau scénaristique. Les intrigues ne sont pas suffisamment développées et riches pour maintenir l’intérêt au-delà des scènes de batailles accrocheuses. C’est exactement le cas ici. Lors de la première partie de l’œuvre, l’audience est plongée dans un mystère nébuleux sur l’existence des nouveaux mondes et des créatures maléfiques. L’explication écrite en ouverture du film n’est pas assez haletante pour provoquer du stress jusqu’à la grande révélation qui s’avère totalement insatisfaisante et ridicule.

Heureusement, quelques pointes d’humour bon enfant ponctuent la trame narrative complètement dénuée d’intérêt si on enlève les nombreuses séquences de combat. La relation entre Artemis et le chasseur s’exprimant dans une langue étrangère fait sourire et propose une dynamique un peu différente de ce qu’on a l’habitude de voir dans ce genre de film d’action. Les acteurs livrent des prestations appréciables dans les circonstances.

Évidemment, les effets spéciaux parviennent à épater. Les décors sont bien exécutés. L’ambiance générale rappelle efficacement l’univers de Mad Max, les réflexions profondes en moins. Le visuel est probablement l’élément qui captive le plus dans Monster Hunter. Les batailles sont bien chorégraphiées et réalisées, mais elles n’étonnent pas. Le travail sonore, quant à lui, est irréprochable et permet de s’immiscer dans l’œuvre, de nous donner la sensation d’expérimenter nous aussi ce désert imprévisible.

Monster Hunter est maintenant à l’affiche dans certains cinémas canadiens.

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