Le néo-soul-disco-pop-électro-funky show des Francos d’Ariane Moffatt : aussi puissant que le titre!

En octobre dernier, Ariane Moffatt a contacté Laurent Saulnier, le vice-président de la programmation de l’équipe Spectra, afin de lui partager son envie d’offrir un spectacle grandiose aux prochaines Francofolies de Montréal. Cette alléchante offre impossible à refuser s’est matérialisée en un grand party d’ouverture gratuit, hier, au cours duquel l’auteure-compositrice-interprète a présenté avec émotion et fougue une version deluxe de son spectacle Petites mains précieuses.

Deluxe car l’artiste s’est entouré de pas moins de 17 musiciens pour réarranger à la sauce néo, soul, disco, pop, électro et funky les pièces de son sixième et plus récent album de même que ses plus grands succès radiophoniques. Ce spectacle, de son propre aveu maximaliste et tendu vers l’autre, a attiré sur la scène principale du Quartier des spectacles une foule nombreuse, réceptive et visiblement heureuse de témoigner avec enthousiasme toute son affection pour celle qu’on surnomme avec raison la reine du groove. Cette dernière, sincèrement stupéfaite par cet élan de générosité, n’a pas caché, les yeux humides, sa plus profonde reconnaissance. Petites mains précieuses est une ère qui s’est imposée à elle sur le plan créatif alors qu’elle voulait se consacrer à sa vie de maman de trois jeunes adorables garçons. Cette conciliation vie d’artiste et vie de famille la comble pleinement, et c’est ce que ses admirateurs ont été à même de constater avec bonheur tout au long du concert de 100 minutes.

Ariane Moffatt semble en effet avoir trouvé sa place avec sa présente tournée. Elle qui a toujours été une bête de scène, entrant dans une transe contagieuse avec ses instruments, se déploie maintenant avec une liberté tout aussi intense mais plus vulnérable à laquelle le public a envie de prendre part instantanément. Ce besoin de s’amuser et d’offrir du contenu pertinent et de qualité sans se prendre la tête se reflète aussi dans ses looks scéniques. Hier, elle a foulé les planches avec un splendide long manteau, une camisole noire et un bermuda ample et métallique qui s’agençait parfaitement aux drapeaux argenté ornés de bâtons lumineux qui surplombaient la scène. Un peu plus tard, elle a troqué cet élégant et décontracté ensemble pour une robe multicolore psychédélique qui épousait à merveille ses mouvements lors de moments de communion avec son clavier et ses guitares.

Cet abandon se ressent également dans son spectre vocal de plus en plus varié, enchanteur et surprenant. Hier, elle a combiné notes aigues et rauques avec une intensité époustouflante, s’adonnant à des improvisations  à la fois sidérantes et subtiles, notamment sur les incroyables La statue et La main. Évidemment, l’ajout de cuivres, de cordes et de choristes propulsait les pièces dans des combinaisons musicales intéressantes, entrainantes et recherchées qui conféraient un aspect unique à cette soirée étincelante. La poignante N’attends pas mon sourire, l’actuelle Cyborg et les férocement sensuelles In your body et Too late ont particulièrement reçu des arrangements magnifiques.

Lors de la livraison des succès Debout, Réverbère, Miami et Point de mire interprétée avec Les Louanges, le public était en liesse, scandant chaque parole et dansant allègrement devant une Ariane Moffatt satisfaite et médusée.  Par contre, le moment fort de la soirée a eu lieu pendant la très à propos Montréal offerte de manière acoustique, sympathiques petits accrochages dans les paroles en prime, confirmant ainsi pourquoi le talent et la spontanéité d’Ariane Moffatt n’a pas fini de nous charmer.

Crédits Photos : Stéphanie Payez  Éklectik Média