Les Francos de Montréal, c’est l’occasion de faire des découvertes, y compris pour les médias. Le nom de l’auteur-compositeur-interprète Noé Talbot circule depuis un bon moment dans le paysage ska-punk émergent québécois mais l »artiste effectue maintenant un virage dans le folk-rock-pop qui attire tout autant l’attention. Le spectacle que qu’il donnait hier sur la scène Hydro-Québec a confirmé qu’il méritait amplement cet investissement de soixante minutes.
Bien installé à l’avant-scène avec sa guitare atténuant sa timidité, Noé Talbot a charmé dès l’instant où il a laissé aller sa douce voix au timbre chaud et planant. Même si, souvent, il approchait trop les lèvres de son micro, ce qui faisait perdre bien des mots, il a envoûté par sa tessiture vocale nuancée qui donnait des frissons à chaque note poussée puissamment.
Prolifique, l’artiste a un besoin profond de véhiculer ses états d’âme, ses histoires d’amour brisées et les injustices sociales qui l’irritent. Cette urgence créative se produit par le biais de trois albums solos en moins de quatre ans et plusieurs groupes et autres projets musicaux en parallèle. Cette vie chargée qui traduit sa passion débordante et contagieuse pour la musique est le berceau de textes bouleversants. Sur scène, l’artiste a affiché une personnalité chaleureuse, tendre, drôle et authentique. Les anecdotes servant de transitions aux chansons qui expliquaient ces dernières étaient concises et divertissantes.
Il nous a raconté, à travers trois pièces dont l’excellente La peur s’estompe, sa relation à distance avec une femme française. Engagé politiquement, il a dédié son solide titre Faire front à la mort aux réfugiés qui ont besoin de bien plus de compassion que ce que la loi 9 leur fournit présentement. Il a fait l’éloge de la positivité avec Les Miracles , qui devrait être un mantra pour tous! Le chanteur a également abordé avec finesse l’anxiété au son de Pas de la marde sur laquelle le public répondait au refrain jubilatoire avec fougue, prouvant par le fait même à l’artiste que son spectacle ne l’était pas du tout non plus!
Crédits Photos : Stéphanie Payez, Éklectik Média