La poésie libre d’Alfa Rococo et Yann Perreau s’envole aux Montgolfières

En programmant Alfa Rococo et Yann Perreau le même soir, l’International de montgolfières de Saint-Jean-sur-Richelieu promettait une soirée énergique et dansante, et c’est exactement ce qui a été livré, hier, sur la scène Loto-Québec sur le coup de 20h00!

Venu promouvoir leur quatrième album paru en mai,  l’excellent L’amour et le chaos, le duo Alfa Rococo composé de Justine Laberge et David Bussières a très bien réchauffé la foule qui s’accroissait à mesure que le concert avançait. N’oubliant pas aussi de jouer les succès radiophoniques Lever l’ancre, Lumière, Météore, Plus rien à faire et l’incontournable Les jours de pluie, le couple en a mis plein la vue avec des éclairages captivants suivant la cadence des harmonies et des arrangements musicaux puissants qui ajoutaient une rafraîchissante touche rock aux mélodies. Toujours aussi complices et passionnés, David et Justine ont offert une sélection de titres pertinente et engagée qui tournait sur deux thématiques qui leur sont chères : l’importance de prendre le temps et dénoncer les injustices sociales. En interprétant des pièces comme Pipeline, L’amour et le chaos, Apprivoiser le vent et Incendie, les deux auteurs-compositeurs-interprètes ont encouragé le public à plonger sans tracas dans une poésie atmosphérique et planante qui puise son inspiration dans les merveilles de la nature. Après un concert de 60 minutes endiablé au cours duquel les spectateurs ont pu lâcher leur fou, Alfa Rococo a généreusement été à la rencontre de quelques admirateurs.

Pendant ce temps, Yann Perreau se cachait sournoisement à l’arrière des gens se trouvant dans la section debout afin de prolonger le mystère quant à sa performance éclatée. Dansant avec des spectatrices en entonnant Dance me to the end of love de Leonard Cohen, il a ensuite pris d’assaut la scène dans la pénombre quasi-totale pour entamer son succès Baby Boom. Celui qui, en 24 ans de carrière, en était à son premier passage à l’International a tôt fait de mentionner qu’il était en pleine forme. Le public l’a rapidement constaté avec bonheur. Yann, visiblement heureux de participer à un événement familial aussi bien rodé,  n’a pas voilé son exubérance. Il a plusieurs fois parcouru le tour de la scène en courant et faisant des grimaces. Il a présenté ses musiciens avec une voix grave comme s’il était un animateur de cirque. Il a même escaladé avec une impressionnante insouciance les échelles métalliques ornant les côtés de la scène!

Évidemment, cette intensité a complètement conquis la foule, d’autant plus que l’auteur-compositeur-interprète s’est montré généreux dans ses anecdotes et dans le choix des chansons. Il a revisité toutes ses pièces connues, même La vie n’est pas qu’une salope datant de 2005. Grand poète de l’amour, il a interprété la poignante Conduis-moi et la douce Acrobates de l’éternité avec la même passion. L’incroyable virtuosité des musiciens a été palpable sur Barcelone et l’extraordinaire Le bruit des bottes.

Après de jolis mouvements de danse sur Le président danse autrement, Yann Perreau a diminué son énergie d’un cran pour rentrer dans les émotions toutes personnelles que nécessitent la tendre et musicalement planante pièce À l’amour et à la mer qui parle de sa mère Thérèse aux prises avec de graves problèmes de santé ainsi que la magnifique T’embellis ma vie dédiée à sa femme qui accouchera dans moins de trois semaines. Avant de conclure avec la réjouissante Beau comme on s’aime que tous criaient avec enthousiasme, Yann a invité Justine Laberge pour offrir un duo festif de sa reprise de Voyage, Voyage qui se retrouve sur son EP Voyager léger paru en mai.

L’énergie démesurée se poursuivra ce soir avec nul autre que Hubert Lenoir en première partie des pas moins éclatés Trois Accords!

Crédits Photos : Stéphanie Payez/Éklectik Média