Préparez vos souliers de danse, Footlose s’en vient

Inspirée du film à succès d’Herbert Ross paru en 1984 et mettant en vedette John Lithglow, Kevin Bacon et Lori Singer, la comédie musicale Footloose voit le jour en 1998. Joué pour la première fois sur Broadway, le spectacle est adapté pour la scène par Dean Pitchford (scénariste original du film) et par Walter Bobbie. Au Québec, c’est Serge Postigo qui a mis en scène une adaptation traduite du célèbre spectacle qui est présenté au Théâtre Saint-Denis jusqu’au 5 août 2017.

Dans la petite ville de Beaumont aux États-Unis, les règles sont strictes mais une loi en particulier gouverne la vie de tous ses habitants : l’interdiction de danser partout à l’intérieur des limites de la ville. On interdit également la musique rock’n’roll (ou n’importe quels genres qui pourraient mener à des pensées impures et ainsi au mal) depuis le terrible accident qui a emporté quatre jeunes (dont le fils du révérend). Ren MacCormack (Philippe Touzel), un jeune citadin originaire de Chicago débarque à Beaumont et contraste immédiatement avec tout le monde. Grand amoureux de la danse et de la musique rock, il a de la difficulté à s’adapter aux règles que lui impose cette nouvelle ville, il fera à sa tête et entraînera quelques jeunes dans sa passion avant de se confronter aux dirigeants de la ville en compagnie de ses amis Willard (Tommy Joubert) et Ariel (Éléonore Lagacé) pour tenter de faire abolir cette loi.


©Stéphane Couturier / Éklectik Média

Extraordinaire découverte, la jeune Éléonore campe formidablement le rôle d’Ariel Moore, la fille rebelle du révérend, et s’agence à merveille avec Philippe Touzel ; la chimie entre les deux est remarquable. Geneviève Bournival, que vous avez pu voir dans Providence, interprète agréablement l’énervée Rusty. Cependant, l’arrangement musical de son solo ne l’avantageait malheureusement pas, elle semblait avoir de la difficulté à tenir ses notes. Mon coup de cœur de la soirée reste sans contredit Tommy Joubert qui semble très à l’aise dans le rôle de Willard. Il a su se l’approprier dès les premiers instants où il est entré en scène. Tanya Brideau a également fait marrer le public avec son franglais tout au long de la représentation. Quelques artistes semblaient forcer un peu trop leur jeu par moment, le tout aurait nécessité un peu plus de peaufinement pour que ça ne sonne pas trop faux. Par contre, les prouesses musicales sont exceptionnelles.

Les pièces cultes telles que Holding out for a hero, Let’s hear it for the boys, Almost paradise et bien certainement l’iconique Footloose ont bel et bien leur place au sein de cette production. Si Let’s hear it for the boys déçoit quelque peu avec l’arrangement musical repensé, les autres pistes viennent rétablir le tir. Sur scène, de nombreux musiciens se fondent parmi la foule pour jouer avec talent et passion. Clavier (Jean-François Duchesne), Guitare (Paul Audy, Guillaume Bourque), saxophone, flûte, clarinette (Philippe Bouffard), violon (Josianne Laberge), basse (Nicolas Bédard) et batterie (Dominic Cloutier) s’entremêlent pour créer de magnifiques mélodies qui, bien qu’enivrantes, sont trop fortes et nous empêchent de bien saisir le dialogue des personnages. Par moment, on perd carrément des gros bouts dans les chansons, ce qui laisse le spectateur quelque peu confus.

Les décors sont époustouflants et les changements se font de manière ingénieuse et très fluide. L’utilisation des divers éléments présents sur scène est audacieuse et impressionne grandement. Le numéro mis en scène dans les couloirs de l’école avec les casiers est particulièrement saisissant, rien de surprenant car l’ensemble des chorégraphies (signé Steve Bolton) est très bien ficelé et exécuté à la perfection.

Malgré les quelques longueurs et problèmes de son, je suis certaine que Footloose aura le succès qu’il mérite et se taillera une place de choix parmi la vaste variété de spectacles présentés dans notre province. Préparez-vous, parce que cet été, le Québec va « danser sa vie! »

Le spectacle met également en scène :

Dominique Côté, Émilie Josset, Hélène Major, Sylvain Scott, Annie Éthier, Geneviève Bournival, Tanya Brideau, Laurie M. LeBlanc, David Coriveau, Martin Rouette, Simon Labelle-Ouimet, Dominic Lorange, Marie-Ève Pelletier, Danièle Lorain, Joseph Bellerose, Tim Brink, Kathline Gréco, Tommy Tremblay, Frédérique Brunet, Rahmane Belkebiche, Raphaël Gagnon, Kiana Smith, Sunny Boisvert, Laura Piccinin, Jessy Gauthier, Édith Collin-Marcoux, Carol-Anne Vézina, Mathieu-Philippe Perras, Élise Cormier. 

 

Crédit photo: ©Stéphane Couturier / Éklectik Média