Le samedi 17 juin 2023, au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts, on nous présentait le spectacle de clôture des Francos de Montréal, et c’est à Richard Séguin qu’incombait la tâche de mettre le point final à cet incontournable événement annuel. Dès son entrée en scène, son regard et son charisme ont fait leur effet et ce fut le premier de plusieurs tonnerres d’applaudissements.
Tel que promis, il nous a présenté un tour de chant composé des succès incontournables, des chansons inédites et des nouveautés. La recette parfaite pour une soirée parfaite. Il ne nous a pas fallu Rester debout pour profiter de ces premiers moments avec notre ami, qui par la suite nous a amenés Sous les cheminées. Ces cheminées qu’il a connues durant son enfance à Montréal-Est.
Quant à son interprétation de Roadie, elle fut sans faille, une chanson qui aurait aussi bien pu s’appeler Le Blues du chanteur. Puis, ce fut le temps des questions existentielles, dont Où va l’instant, une chanson de regret pour ne pas avoir été là. Une situation que l’on vit trop souvent. Quand on ne veut pas pleurer, on demande aux autres, Pleure à ma place, une balade empreinte de tristesse bien évidemment, mais aussi pleine de résilience.
Au bord du temps, c’est la chanson qu’il a écrite pour sa petite-fille de dix ans qui lui avait posé des questions sur les migrants. Lorsqu’il a chanté Qu’est-ce qu’on leur laisse, nous avons pu réaliser que, malgré tout, nous en laissions plus que nous le pensions. Tirée de son dernier album Les liens les lieux, il nous a interprété Chemins forestiers, probablement ceux qu’ils préfèrent.
Tout près des trembles, dont il aime voir les feuillages trembler si délicatement, un hommage à sa mère, grâce à qui les premiers éléments de la culture sont entrés dans la maison près de la Rivière-des-Prairies. Son Besoin du nord s’est fait sentir en 2011, et en l’écoutant, on a encore l’impression que ce besoin subsiste toujours. Tirée de son dernier opus, Puisque est une chanson qui mérite d’être entendue avec le moins d’artifices possible. C’est pourquoi Richard Séguin a donné un petit congé de quelques minutes à ses musiciens, histoire de nous la présenter sous une forme plus intimiste.
Les paroles qu’a écrites pour lui Hélène Dorion pour la chanson On voudrait sont de vraies petites perles, cueillies ici et là au gré de son esprit. Il va de soi qu’il ne pouvait pas ne pas nous offrir son Ange vagabond – on the road again, une chanson qu’il a coécrite avec sa sœur Marie-Claire Séguin et Marc Chabot. Une incontournable bien installée au sein de notre mémoire collective, à côté de Journée d’Amérique, avec laquelle s’est terminé le spectacle.
Avec les applaudissements et les cris des spectateurs, il est revenu avec Un peu de poésie, une magnifique balade tout en douceur autant dans le choix des mots que des notes. Il a fini en nous accompagnant à travers le Québec, en entamant a capella Petit hymne au grand rang. Tous ces petits coins de pays qui sont un délice pour les yeux et qui font que notre Québec est si beau. Un spectacle que personne n’oubliera tant Monsieur Séguin a su nous éblouir et nous surprendre.
Nous nous devons de souligner la belle complicité qui est installée entre Richard Séguin et ses musiciens Simon Godin, Raphaël D’Amours et Alexis Martin. À plusieurs reprise, avec un regard complice, il leur passait un message ‘’c’est à votre tour les gars, on y va’’ et un semblant de compétition s’amorçait, nous permettant de découvrir leur talent, et de faire plus ample connaissance avec leurs instruments. Une belle finale pour l’événement des Francos de Montréal, édition 2023. C’était aussi le dernier arrêt pour cette tournée de Richard Séguin, qui avait débuté en 2022.
Crédit photo : Facebook officiel de l’artiste